Découverte de Lithium à Thacker Pass: Implications pour l'Approvisionnement Énergétique Américain

Une annonce concernant un gisement de lithium d'envergure significative a été faite dans l'ancien cratère volcanique de Thacker Pass, situé à la frontière entre le Nevada et l'Oregon. Les estimations géologiques suggèrent que ce site pourrait contenir entre 20 et 40 millions de tonnes métriques de lithium, ce qui, si confirmé, en ferait le plus vaste réservoir identifié à ce jour. Le lithium est un composant essentiel des batteries lithium-ion utilisées dans les véhicules électriques et les systèmes de stockage d'énergie, positionnant cette découverte comme un jalon potentiel pour la transition énergétique.

L'étude décrivant cette minéralisation a été publiée dans la revue scientifique Science Advances. Ce gisement sédimentaire se trouve dans la caldeira de McDermitt et s'est formé il y a environ 16 millions d'années suite à une éruption volcanique massive, selon les travaux menés par le Dr Thomas R. Benson de Lithium Americas Corporation (LAC). La formation résulte du lessivage du lithium de la roche volcanique par des fluides hydrothermaux qui l'ont ensuite déposé dans les sédiments d'un lac formé dans le bassin effondré.

Les analyses indiquent que la couche de lithium, localisée près de Tucker Pass, pourrait contenir entre 1,3 et 2,4 pour cent de lithium en poids. Ces concentrations sont environ deux fois supérieures à celles observées dans les dépôts conventionnels de lithium en roche dure. Les réserves prouvées et probables du projet minier, développées par LAC dans le comté de Humboldt, au Nevada, sont estimées à environ 217,3 millions de tonnes d'équivalent carbonate de lithium (LCE) avec une teneur de 3 160 parties par million (ppm) de lithium, selon les données de novembre 2022.

Le projet de mine à ciel ouvert, dont la construction a débuté en mars 2023, prévoit une mise en production de la Phase I en 2027, avec une capacité nominale de 40 000 tonnes par an de carbonate de lithium de qualité batterie. General Motors (GM) détient une participation de 38 % dans cette coentreprise et a sécurisé un contrat d'achat exclusif pour l'intégralité de la production de cette phase pendant vingt ans. Le projet est soutenu par un prêt de 2,23 milliards de dollars du Département de l'Énergie des États-Unis (DOE) via le programme ATVM, visant à établir une chaîne d'approvisionnement domestique et à réduire la dépendance américaine vis-à-vis des fournisseurs étrangers.

L'extraction à partir de la couche d'argile pourrait offrir un avantage économique par rapport à l'exploitation minière en roche dure, mais elle présente des défis techniques notables, notamment le traitement du minerai d'argile, qui nécessite un affinage sophistiqué et une séparation chimique. Le projet ambitionne d'être une opération neutre en carbone, utilisant l'acide sulfurique produit sur place pour la lixiviation du métal. Cependant, l'exploitation soulève des préoccupations environnementales concernant la gestion des ressources hydriques, l'estimation de l'utilisation de l'eau étant près de 1,7 million de gallons par jour pour le traitement et la suppression des poussières dans le climat aride du Nevada. Des permis délivrés par la NDEP en février 2022 stipulent qu'aucune exploitation ne sera autorisée sous la nappe phréatique.