Résultats prometteurs de la thérapie génique BE-CAR7 contre la leucémie lymphoblastique aiguë à cellules T

Édité par : Maria Sagir

Des données actualisées concernant la thérapie génique BE-CAR7, conçue pour cibler la leucémie lymphoblastique aiguë à cellules T (LLA-T), ont été rendues publiques en décembre 2025 dans la prestigieuse revue New England Journal of Medicine. Cette approche novatrice est le fruit d'une collaboration entre les chercheurs du Great Ormond Street Hospital for Children (GOSH) et de l'University College London (UCL). Elle repose sur la modification de lymphocytes T donneurs grâce à une technologie sophistiquée appelée « édition de bases » (base editing).

L'édition de bases, qui représente une évolution majeure par rapport à l'outil CRISPR, permet d'opérer des changements extrêmement précis sur des nucléotides individuels au sein de l'ADN. Cette finesse technique minimise considérablement le risque de provoquer des dommages chromosomiques indésirables. L'objectif fondamental de la thérapie BE-CAR7 est de créer des cellules CAR T dites « universelles », éliminant ainsi le besoin critique d'une compatibilité génétique parfaite entre le donneur et le receveur. L'essai clinique, dont la première administration remonte à 2022, a inclus neuf enfants et deux adultes atteints de LLA-T réfractaire aux traitements conventionnels, y compris la chimiothérapie standard ou les greffes antérieures de moelle osseuse.

Les indicateurs clés de performance, présentés lors du 67e Congrès annuel de l'American Society of Hematology, mettent en lumière des résultats à long terme particulièrement encourageants pour ce groupe de patients. Les chiffres révèlent qu'un impressionnant 82% des sujets ont atteint une rémission très profonde. Cet état a permis à ces patients de progresser vers une transplantation de cellules souches sans détection de maladie résiduelle. De surcroît, 64% des participants à l'étude demeurent actuellement sans récidive. On peut citer l'exemple d'Alyssa Tapley, la première patiente traitée en 2022 à l'âge de 13 ans, qui maintient une rémission stable depuis maintenant trois années.

Le Professeur Waseem Qasim de l'UCL, qui a supervisé le développement de cette technique, a souligné la capacité remarquable des lymphocytes T CAR modifiés à éradiquer même les formes de leucémie CD7+ les plus résistantes. Le processus de fabrication de ces cellules implique l'ablation des récepteurs CD7 et CD52. Cette étape cruciale vise à rendre les cellules « invisibles » au système immunitaire du patient, prévenant ainsi des réactions d'hypersensibilité potentiellement graves. Néanmoins, l'étude insiste sur le fait que BE-CAR7 constitue une avancée significative, mais pas l'aboutissement définitif de la recherche dans ce domaine.

Les effets secondaires observés, tels que le syndrome de libération des cytokines et la diminution des taux de leucocytes, sont jugés comparables à ceux rencontrés avec d'autres formes de thérapies CAR-T. Le Professeur Burhan Turgut a précisé que, bien que ces résultats soient excellents, une transplantation ultérieure de cellules souches s'avère souvent indispensable pour assurer une reconstitution complète et durable du système immunitaire. La Docteur Tanya Dexter de l'organisation Anthony Nolan, dont les donneurs ont fourni les cellules nécessaires, a exprimé son optimisme tout en insistant sur la nécessité de poursuivre l'étude de la phase 1. Des organismes de bienfaisance, dont la GOSH Charity qui a injecté plus de 2 millions de livres sterling pour financer le traitement de dix patients supplémentaires, jouent un rôle moteur dans l'élargissement de la cohorte de traitement.

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Sources

  • Milliyet

  • The Independent

  • SciTechDaily

  • RegMedNet

  • Science Media Centre

  • ResearchGate

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