L'Indonésie intègre l'éducation nutritionnelle au programme de repas scolaires gratuits

Le gouvernement indonésien a rendu obligatoire l'intégration de l'éducation à la nutrition dans le cadre de son Programme de Repas Nutritifs Gratuits (MBG). Cette directive est formalisée par un nouveau module pédagogique émis par le Ministère de l'Éducation Primaire et Secondaire, lequel fournit des lignes directrices techniques aux enseignants. L'objectif est double: garantir des repas équilibrés aux élèves tout en leur inculquant une compréhension durable des principes d'une alimentation saine, afin d'assurer la pérennité des bénéfices du programme.

Cette initiative vise à renforcer les ressources humaines nationales en s'attaquant aux défis nutritionnels historiques du pays, notamment les taux persistants de retard de croissance (stunting). L'application pratique de cette exigence pédagogique inclut une simulation de cinq minutes avant chaque repas distribué, servant de rappel contextuel. De plus, la sensibilisation à la nutrition est désormais intégrée au programme d'enseignement régulier, notamment dans les cours de Bahasa Indonesia, transformant l'heure du repas en un moment d'apprentissage actif.

Ce programme phare, une promesse du Président Prabowo Subianto, prévoit de desservir jusqu'à 82,9 millions d'enfants, de femmes enceintes et de tout-petits sur cinq ans. Le budget alloué pour la première année était de 71 billions de roupies indonésiennes, soit environ 0,29 % du PIB national. Pour 2026, le budget est prévu pour dépasser les 300 billions de roupies, visant à soutenir l'atteinte de l'objectif « Golden Indonesia 2045 ».

L'Agence Nationale de la Nutrition (BGN), établie par décret présidentiel à la mi-août 2024, supervise ces efforts. L'ambition du MBG s'étend au-delà de la santé, s'inscrivant dans une vision de développement durable, potentiellement en intégrant des actions climatiques. La BGN travaille à l'éradication du retard de croissance et à la stimulation de l'économie locale par l'autonomisation des agriculteurs et des micro, petites et moyennes entreprises (MPME).

Le soutien international, notamment de l'UNICEF, se concentre sur la collaboration avec les autorités locales, y compris en Papouasie, pour fournir des repas utilisant des aliments d'origine locale et pour développer les normes nationales de mise en œuvre. L'éducation complète de toutes les parties prenantes – cuisiniers, enseignants, parents et étudiants – est considérée comme essentielle pour ancrer des habitudes saines durables.

Malgré ces efforts, des défis logistiques et sanitaires persistent. Des rapports font état de plus de 8 000 cas d'intoxication alimentaire signalés dans diverses régions, mettant en lumière des problèmes de gouvernance et de sécurité alimentaire. Face à ces controverses et aux allégations de mauvaise gestion budgétaire, la transparence et un suivi rigoureux des ressources sont jugés impératifs pour garantir le succès de cette entreprise monumentale.