Augmentation de la population de Dauphins Aveugles de l'Indus suite à des mesures de conservation renforcées
Édité par : Olga Samsonova
Une progression notable dans la conservation a été observée sur le fleuve Indus au Pakistan, marquée par une augmentation des effectifs du Dauphin Aveugle de l'Indus (*Platanista gangetica minor*), identifié comme le mammifère d'eau douce le plus rare au monde. Des observations effectuées à la fin de l'année 2025 dans le secteur de Chachran Sharif ont confirmé cette remontée démographique, soulignant l'efficacité des récents protocoles de protection mis en œuvre.
Historiquement réparti sur l'intégralité du fleuve Indus, l'habitat de ce cétacé est aujourd'hui circonscrit à un sanctuaire de 900 kilomètres en amont et en aval de Sukkur. Les Rangers en Chef Adjoints de la Faune ont récemment rapporté avoir vu émerger un groupe de plus de quinze individus. Ce développement positif fait suite à l'application de mesures de préservation d'urgence initiées par la Direction Générale de la Faune et des Parcs du Pendjab dans des zones riveraines stratégiques comme Chachran Sharif et Taunsa Sharif. Ces actions ont combiné une application rigoureuse de la loi avec des campagnes de sensibilisation pour contrer les menaces historiques, notamment le braconnage, pour lequel des Rapports d'Information Initiale ont été déposés afin de renforcer la dissuasion.
Le Dauphin Aveugle de l'Indus se caractérise par une cécité naturelle dans les eaux opaques du fleuve, compensée par une écholocalisation sophistiquée pour la navigation, la communication et la chasse. L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) classe l'espèce comme « en danger », avec des estimations actuelles avoisinant les 2 000 individus, bien que des chiffres antérieurs, tels que celui de 2006, aient évoqué environ 1 200 spécimens dans l'Indus. La fragmentation de l'habitat, principalement due à la construction de barrages depuis l'ère coloniale britannique, demeure une menace majeure, piégeant les cétacés lors de la baisse des niveaux d'eau en été.
Ce rétablissement écologique influence également les interactions locales, les résidents profitant du regroupement des poissons par les dauphins pour pratiquer la pêche à la main près des berges. Cette cohabitation illustre l'adaptation humaine aux dynamiques écologiques retrouvées, même si la pêche intensive, source d'emmêlement dans les filets, constitue toujours un risque significatif. Les scientifiques continuent d'étudier la distinction génétique entre *Platanista gangetica* (Gange) et *Platanista minor* (Indus), séparées génétiquement depuis environ 660 000 ans, les deux sous-espèces étant classées comme en danger par l'UICN.
Les efforts de conservation, notamment le Projet de Conservation du Dauphin du Fleuve Indus (IRDCP) mené par le WWF Pakistan depuis 2004, visent à protéger la variabilité génétique et la biodiversité de l'écosystème. Des responsables de la protection de la faune, dont Adnan Hamid Khan, ont qualifié cette récente augmentation d'une « success story », mettant en avant l'impact positif du travail des communautés locales et des organismes de conservation. La survie du cétacé, surnommé localement Bhulan, dépend de la pérennité de ces mesures préventives ciblant l'agriculture et les pêcheries, tout en intégrant des perspectives telles que l'écotourisme, avec l'établissement de centres d'interprétation près de Sukkur.
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Sources
The Nation
The Nation
Pakistan Today
DAWN
Punjab Wildlife and Parks Department
Forest, Wildlife & Fishries Department
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