CITES: Interdiction commerciale totale pour le requin-baleine et espèces marines associées

Édité par : Olga Samsonova

Les gouvernements réunis lors de la 20e Conférence des Parties (CoP20) de la CITES, qui se tient à Samarcande, en Ouzbékistan, ont validé un ensemble de mesures de protection cruciales pour de nombreuses espèces de requins et de raies, marquant un jalon significatif dans la conservation marine. Cette rencontre, qui se déroule du 24 novembre au 5 décembre, est la première organisée en Asie Centrale, une région confrontée aux routes de trafic transcontinental d'espèces sauvages.

La décision la plus impactante concerne l'inscription de plusieurs espèces à l'Annexe I de la CITES, le niveau de protection le plus élevé, qui impose une interdiction totale du commerce international à des fins commerciales. Parmi les espèces bénéficiant de cette interdiction absolue de commerce figurent les requins océaniques à pointe blanche, classés comme « En danger critique d'extinction », ainsi que l'intégralité des raies manta et des raies diables. Cette mesure reconnaît l'urgence de juguler la surexploitation des espèces marines, une préoccupation majeure soulignée par la Wildlife Conservation Society (WCS). Luke Warwick, directeur de la conservation des requins et des raies à la WCS, a qualifié ces décisions de « victoire historique » pour les Parties qui les ont défendues.

Ces nouvelles réglementations interviennent dans un contexte alarmant: les populations de requins pélagiques ont subi un déclin de plus de 70 % au cours des cinquante dernières années en raison des pressions de la pêche. Une étude publiée dans la revue Nature a documenté une chute de 71,1 % de l'abondance mondiale des requins océaniques entre 1970 et 2018, avec une pression de pêche relative multipliée par dix-huit. Globalement, plus de 37 % des espèces de requins et de raies sont désormais menacées d'extinction selon les critères de la Liste Rouge de l'UICN.

Outre l'interdiction totale, d'autres espèces ont reçu des niveaux de protection renforcés mais réglementés. Les poissons-scies et les requins-guitares géants ont été ajoutés à l'Annexe II avec un « quota zéro », ce qui signifie que toute exportation de spécimens sauvages est suspendue afin de permettre le redressement des populations. De plus, les requins-pélicans, les roussettes (smooth-hound sharks) et les requins bleus (tope sharks) ont également été placés sous le régime de l'Annexe II, exigeant des permis d'exportation et des conclusions de non-préjudice pour tout commerce. Ces mesures visent à colmater les lacunes majeures du marché international pour les ailerons, les plaques branchiales et la chair.

L'Annexe I de la CITES, établie suite à une résolution de l'UICN en 1963 et entrée en vigueur en 1975, interdit essentiellement le commerce international à des fins principalement commerciales pour les espèces menacées d'extinction. Les décisions prises à Samarcande, où près de 3 000 délégués de 185 pays participent, représentent la série de protections pour les requins et les raies la plus ambitieuse jamais approuvée sous l'égide de la CITES. Cette action collective offre un espoir tangible de rétablissement pour des espèces dont le déclin, comme celui des raies manta dans certaines régions, a dépassé 90 % entre 2003 et 2016. La mise en œuvre rapide de ces nouvelles dispositions est désormais l'étape critique pour transformer ces engagements sur papier en une réalité conservatrice durable.

7 Vues

Sources

  • The Virgin Islands Daily News

  • WCS Newsroom

  • Born Free USA

  • SDG Knowledge Hub

  • Marine Technology News

Avez-vous trouvé une erreur ou une inexactitude ?

Nous étudierons vos commentaires dans les plus brefs délais.