Le Canal de Panama fait face à une crise hydrique persistante, impactant le commerce mondial

Édité par : Tetiana Martynovska 17

Le Canal de Panama continue de subir les conséquences d'une sécheresse prolongée, affectant sa capacité opérationnelle et le commerce mondial. Les niveaux d'eau du lac Gatún, essentiels au fonctionnement des écluses, demeurent inférieurs aux moyennes, entraînant une réduction du nombre de transits quotidiens de navires. Cette situation, exacerbée par des phénomènes climatiques tels qu'El Niño, impose des contraintes significatives aux chaînes d'approvisionnement, se traduisant par des délais de livraison accrus et une augmentation des coûts de transport.

Les navires sont également soumis à des restrictions de tirant d'eau, les obligeant à réduire leur cargaison pour naviguer en toute sécurité. L'Autorité du Canal de Panama (ACP) a dû réduire le nombre de transits quotidiens à 27 navires, contre une moyenne habituelle de 39. Cette situation, débutée en 2023, a vu le nombre de navires transiter chuter de 14 080 en 2023 à 9 944 en 2024, avec une diminution de 17% du tonnage de marchandises transportées. Historiquement, des sécheresses similaires ont affecté le canal en 1997-1998 et en 2015-2016, coïncidant avec des conditions El Niño.

Face à ces défis, des mesures d'atténuation sont en cours d'élaboration. Le projet de construction du barrage de Rio Indio, dont le début des travaux est prévu pour 2027, vise à renforcer les réserves d'eau. Cependant, ce projet ne sera opérationnel qu'après le prochain événement El Niño anticipé en 2027, soulignant la nécessité de stratégies d'adaptation à plus court terme. L'administrateur du canal, Ricaurte Vásquez Morales, espère un retour à une situation normale pour 2025, en partie grâce au phénomène La Niña, qui apporte généralement plus de précipitations en Amérique centrale.

Certains expéditeurs cherchent des routes alternatives, notamment en contournant le Cap de Bonne-Espérance, une option qui allonge considérablement les temps de trajet et augmente les coûts. Cette vulnérabilité des infrastructures commerciales face aux changements climatiques souligne l'urgence de développer des solutions résilientes. Le Panama explore également des solutions alternatives, comme un projet de "canal sec" multimodal utilisant les infrastructures routières et ferroviaires existantes pour le transport de marchandises entre les océans, afin de compléter le canal maritime et de maintenir sa compétitivité.

L'importance du canal pour l'économie panaméenne est considérable, représentant plus de 6% du PIB national, ce qui rend la gestion de la crise hydrique d'autant plus critique pour le pays et pour le commerce international.

Sources

  • WebProNews

  • CNBC

  • World Ports Organization

  • Foreign Policy

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