Modification Génétique Rapide chez l'Ours Polaire du Sud-Est du Groenland en Réponse au Climat
Édité par : Olga Samsonova
De nouvelles investigations scientifiques révèlent une corrélation entre l'élévation des températures et des modifications dans l'expression génique des ours polaires, suggérant un mécanisme de résilience face à des conditions environnementales difficiles. Des chercheurs, notamment ceux de l'Université d'East Anglia (UEA), ont mis en évidence des profils d'expression génique distincts chez les populations du sud-est du Groenland par rapport à celles du nord de l'Arctique. Cette distinction est cruciale pour les stratégies de conservation, car elle éclaire la capacité potentielle de survie de l'espèce dans un environnement où la banquise diminue.
L'analyse s'est focalisée sur les éléments transposables, ou « gènes sauteurs », dans le matériel génétique des spécimens résidant dans la région sud-est du Groenland, une zone marquée par des températures plus clémentes et une couverture de glace marine réduite. La chercheuse principale, le Dr Alice Godden, a observé une activité accrue de ces séquences mobiles dans l'ADN des ours du sud-est, indiquant une réécriture génomique accélérée potentiellement liée à l'adaptation à la raréfaction de la glace de mer. Des variations ont également été identifiées dans les régions géniques associées à la gestion des lipides, suggérant une évolution vers un régime alimentaire plus exigeant en graisses.
Cette population isolée du sud-est du Groenland, estimée à une centaine d'individus, a été suivie par des équipes américaines sur une période de 30 ans. Ces observations ont montré que ces ours survivent en chassant sur la glace de glacier d'eau douce, une ressource peu commune ailleurs dans l'Arctique. Pour étayer ces données, les scientifiques ont procédé au séquençage de l'ARN sur des échantillons de 17 ours adultes, cartographiant ainsi l'activité génique avec précision. Cette méthodologie établit un lien direct entre l'augmentation des températures ambiantes et la modification de l'ADN chez un mammifère sauvage.
L'étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, confirme que cette population est la plus génétiquement isolée au monde, ayant été pratiquement coupée des 19 autres populations connues pendant plusieurs siècles. Les changements génétiques observés, impliquant des gènes liés au stress thermique, au vieillissement et au métabolisme, illustrent une adaptation rapide, contrastant avec la divergence plus lente d'avec l'ours brun, Ursus arctos, qui s'est produite il y a environ 400 000 ans. Ces découvertes soulignent la complexité des mécanismes de survie face aux changements environnementaux rapides, où l'expression génique peut être modulée plus promptement que la structure génomique elle-même.
Bien que ces changements adaptatifs mettent en lumière la plasticité biologique de l'espèce, les auteurs insistent sur le fait que les efforts mondiaux pour contenir l'augmentation des températures restent la condition essentielle à la pérennité à long terme de l'ours polaire, Ursus maritimus. Leur survie est assurée par cet accès à la glace de glacier, même si leurs conditions de vie restent extrêmes, se traduisant par une reproduction plus lente et une taille réduite.
6 Vues
Sources
Mirage News
The Guardian
Semantic Scholar
YouTube
YouTube
YouTube
The Guardian
EurekAlert! Science News
Alice Godden - Google Scholar
bioRxiv
Alice Godden - University of East Anglia
Lisez plus d’actualités sur ce sujet :
Avez-vous trouvé une erreur ou une inexactitude ?
Nous étudierons vos commentaires dans les plus brefs délais.
