Le Congrès péruvien érige le chien Chiribaya au rang de Patrimoine National

Le Congrès du Pérou a récemment adopté la Loi n° 32442, officialisant ainsi le statut de Patrimoine Culturel de la Nation pour l'ancienne race canine connue sous le nom de Chiribaya. Cette reconnaissance prestigieuse place désormais cette race aux côtés du Chien Nu Péruvien, déjà inscrit sur la liste des races officiellement protégées par le pays.

Cette décision législative majeure a été largement influencée par des preuves archéologiques substantielles. Des découvertes significatives, notamment celles menées par l'anthropologue Sonia Guillén, ont mis en lumière l'importance historique de ces canidés. Dans les nécropoles du district d'Ilo, les archéologues ont exhumé les restes momifiés d'environ 42 chiens. Ces animaux avaient été inhumés avec des honneurs, reposant à proximité de sépultures humaines, un témoignage éloquent de leur statut élevé au sein de cette ancienne société.

Ces précieuses découvertes datent de la période intermédiaire tardive et ont été mises au jour dans la zone du Centre de Malki, un site central pour les études approfondies de la culture Chiribaya. L'intégration de ces chiens dans les rites funéraires indique qu'ils jouissaient d'une considération bien supérieure à celle d'un simple animal domestique.

Il est établi que ces chiens constituaient une composante essentielle de la culture Chiribaya, une civilisation qui prospéra approximativement entre 900 et 1350 après J.-C. dans les vallées arides des régions d'Ilo et de Moquegua. Leur rôle principal semble avoir été lié aux activités pastorales, spécifiquement l'encadrement des lamas et des alpagas, qui formaient l'épine dorsale économique de cette civilisation côtière.

Contrairement au Chien Nu Péruvien, qui était réputé pour ses aptitudes de lévrier de chasse, le chien de berger Chiribaya était vraisemblablement de taille moyenne. Les hypothèses suggèrent qu'il possédait un museau allongé, un pelage clair et une fourrure longue. Ces distinctions morphologiques soulignent la diversité des fonctions canines au sein des sociétés précolombiennes.

L'adoption de la Loi n° 32442 traduit un engagement national fort pour l'étude, la préservation et la promotion de cette lignée ancestrale. La responsabilité de veiller à la renaissance de cette race a été confiée à plusieurs entités clés : le Ministère de la Culture, le gouvernement régional de Moquegua, ainsi que la Municipalité d'Ilo. L'objectif est clair : faire en sorte que cette lignée historique ne demeure pas uniquement une note de bas de page dans les livres d'histoire, mais qu'elle soit activement revitalisée pour les générations futures.