Statue humaine intégrée à Göbekli Tepe révèle des rituels complexes datant de 12 000 ans
Édité par : gaya ❤️ one
La campagne de fouilles 2025 sur le site néolithique de Göbekli Tepe, souvent qualifié de « point zéro de l'histoire », a permis une découverte archéologique majeure: l'exhumation d'une statue humaine sculptée dans la pierre. Cette figure anthropomorphe, estimée à environ 12 000 ans, a été retrouvée couchée, avec la tête et le torse conservés, mais sans les membres inférieurs. L'objet était scellé à l'intérieur d'une structure murale, spécifiquement dans l'espace délimité entre les Enceintes B et D du complexe monumental. Cette intégration architecturale délibérée suggère un acte rituel profond, remettant en question les connaissances établies sur les pratiques symboliques des sociétés pré-agricoles.
Le Ministère turc de la Culture et du Tourisme, par la voix de Mehmet Nuri Ersoy, a qualifié cette pièce d'exemple « esthétiquement et impressionnamment élevé de la tradition sculpturale néolithique », soulignant son rôle clé dans la compréhension des systèmes de croyance de cette époque. Les opérations de 2025, dirigées par le Professeur Necmi Karul de l'Université d'Istanbul, s'inscrivent dans le cadre du projet Taş Tepeler, une initiative scientifique qui mobilise 36 institutions et près de 220 chercheurs sur dix sites de l'Anatolie du Sud-Est. Cette statue détaillée constitue une divergence significative par rapport aux vestiges habituels du site, qui sont majoritairement des piliers monolithiques en forme de T ornés de reliefs animaliers tels que des sangliers, des renards et des vautours.
Alors que les piliers en T sont interprétés comme des représentations humaines stylisées, la découverte d'une représentation humaine complète et intégrée de cette facture est une rareté qui enrichit le corpus iconographique. L'enfouissement de la sculpture dans la maçonnerie renforce l'hypothèse d'un dépôt votif ou d'une cérémonie de scellement, selon l'interprétation du Professeur Karul. Le site, reconnu par l'UNESCO comme patrimoine mondial depuis 2018, date approximativement de 9600 à 8200 avant notre ère, une période où les communautés de chasseurs-cueilleurs érigeaient déjà une architecture monumentale. La complexité de cette insertion indique une relation intrinsèque entre la croyance, la construction et la mémoire collective dans ces premières sociétés du Croissant fertile.
Cette trouvaille à Göbekli Tepe fait écho à des découvertes similaires effectuées sur le site contemporain de Karahantepe, également inclus dans le projet Taş Tepeler. Karahantepe, site « frère » de Göbekli Tepe, avait déjà livré des sculptures anthropomorphes, notamment une figure assise de 2,3 mètres de haut datant d'environ 11 000 ans. L'existence de ces représentations humaines détaillées sur des sites voisins confirme l'existence d'une tradition artistique et symbolique plus étendue dans la région néolithique précéramique. Parallèlement, le Ministère turc a annoncé la finalisation des travaux de restauration sur l'Enceinte C, incluant le réassemblage de piliers pesant des tonnes. De plus, un nouveau centre d'accueil, un parking et des sentiers de promenade doivent être inaugurés avant la fin de l'année 2025 pour gérer l'afflux d'intérêt suscité par ces révélations.
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Sources
Akronoticias
The Jerusalem Post
The Guardian
Earth.com
Yeni Safak English
The Media Line
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