La décision de la Pologne de fermer ses points de passage frontaliers avec la Biélorussie, effective depuis le 12 septembre 2025, a gravement perturbé le trafic ferroviaire sur le corridor Chine-Union européenne.
Ce corridor, essentiel pour le commerce, représente environ 90 % du fret ferroviaire entre la Chine et l'UE, avec une valeur annuelle estimée à 25 milliards d'euros. Initialement justifiée par les exercices militaires conjoints russo-biélorusses "Zapad-2025" qui se sont déroulés du 12 au 16 septembre 2025, la fermeture a été prolongée indéfiniment pour des raisons de sécurité nationale invoquées par les autorités polonaises. Cette mesure oblige les entreprises de logistique à chercher des routes alternatives, plus longues et plus coûteuses, passant par le Kazakhstan, la mer Caspienne, la mer Noire ou la Turquie.
La Commission européenne suit attentivement la situation, reconnaissant l'impact sur les échanges commerciaux tout en tenant compte du contexte sécuritaire de la décision polonaise. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a rencontré le vice-Premier ministre polonais, Radoslaw Sikorski, le 15 septembre 2025, pour discuter de cette problématique. La Pologne maintient cependant sa position, conditionnant la réouverture de la frontière à un retour à des conditions de sécurité jugées satisfaisantes.
Cette situation met en lumière la complexité des relations entre les impératifs de sécurité et les intérêts économiques, ainsi que les défis liés à la gestion des flux commerciaux dans un contexte géopolitique tendu. Le corridor ferroviaire Chine-Europe, qui a connu une croissance notable, notamment pour les géants du e-commerce comme Temu et Shein, voit ainsi sa fluidité compromise, affectant les chaînes d'approvisionnement et augmentant les coûts logistiques pour les entreprises européennes. La Pologne, qui aspirait à devenir un hub logistique majeur en Europe, voit cette initiative ralentie par cette fermeture.