Le Prix Nobel et la Politique Vénézuélienne: Les Manœuvres Diplomatiques de Trump au Cœur des Divisions Internationales

Le Venezuela traverse une crise humanitaire et politique profonde, marquée par la répression, les pénuries alimentaires et la persécution des opposants. Depuis 2013, le pays a été le théâtre d'assassinats systématiques, de tortures et de persécutions politiques. Dans ce contexte, l'ancien président américain Donald Trump a adopté une posture résolument interventionniste.

En mars 2025, Donald Trump a signé le décret exécutif 14245, instaurant une taxe de 25 % sur toutes les marchandises importées de tout pays commerçant du pétrole vénézuélien. Cette mesure visait à exercer une pression accrue sur le régime de Nicolás Maduro. Les sanctions américaines, notamment celles imposées à la compagnie pétrolière d'État PDVSA en 2019, ont eu un impact économique considérable, contribuant à une contraction du PIB vénézuélien de 35 % cette année-là, selon le Government Accountability Office américain. La production pétrolière, déjà en déclin, a chuté de manière significative, passant de 3,2 millions de barils par jour dans les années 1990 à moins de 1,4 million en 2018, pour tomber à 558 000 barils par jour en 2021 suite aux sanctions pétrolières.

Parallèlement, en juin 2025, Donald Trump a été nominé pour le Prix Nobel de la Paix pour sa médiation dans le conflit israélo-iranien. Le représentant républicain Buddy Carter a porté cette candidature, soulignant le rôle de Trump dans l'obtention d'un cessez-le-feu entre les deux nations. Cette nomination, ainsi que d'autres de la part de sept nations, dont l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Cambodge, le Gabon, Israël, le Pakistan et le Rwanda, a été saluée par la Maison Blanche comme une preuve de son statut de pacificateur mondial.

Cependant, la position de Trump sur le Venezuela n'a pas été sans susciter de vives critiques. Le lauréat du Prix Nobel de la Paix, Adolfo Pérez Esquivel, a dénoncé l'intervention américaine, la qualifiant de tentative d'ouvrir un « front de guerre sur le continent » et mettant en garde contre les risques d'une intervention militaire dans la région. Esquivel a également souligné que la politique de Trump allait activement à l'encontre du droit international.

De son côté, l'opposition vénézuélienne, menée par des figures telles que María Corina Machado, a activement recherché le soutien international pour faire pression sur le régime de Maduro. Machado elle-même a été nominée pour le Prix Nobel de la Paix en août 2024, en reconnaissance de sa « lutte acharnée pour la paix au Venezuela et dans le monde ». Des personnalités politiques américaines, comme le sénateur Rick Scott, ont également écrit au Comité Nobel norvégien pour soutenir sa candidature, louant son courage et sa détermination à rétablir la gouvernance démocratique.

En somme, l'implication de Donald Trump au Venezuela et sa nomination pour le Prix Nobel de la Paix reflètent la complexité de la situation dans le pays sud-américain et la diversité des perspectives internationales sur la manière d'aborder la crise vénézuélienne. Ces événements mettent en lumière les divisions profondes qui persistent sur la scène mondiale quant aux stratégies diplomatiques et aux interventions étrangères.