Tensions au Honduras après l'élection de novembre 2025 et accusations d'ingérence

Édité par : Svetlana Velgush

La scène politique hondurienne est entrée dans une période de forte tension suite à l'élection présidentielle du 30 novembre 2025, émaillée d'irrégularités techniques et de dénonciations d'ingérence étrangère. Le mardi 9 décembre 2025, depuis Olancho, la présidente sortante Xiomara Castro a publiquement qualifié la situation de « coup d'État électoral » en cours. Cette déclaration vise directement l'ancien président américain Donald Trump, dont l'interventionnisme est perçu comme une atteinte à la souveraineté nationale.

Mme Castro a affirmé que le processus avait été vicié par des « menaces, de la coercition, la manipulation du TREP et l'adultération de la volonté populaire ». Le dépouillement préliminaire, géré par le Conseil National Électoral (CNE) et la société colombienne ASD pour le système de transmission, montrait un écart très faible entre les principaux candidats. Au moment où 99,40 % des votes étaient comptabilisés, Nasry Asfura, candidat du Parti National soutenu par Donald Trump, totalisait 1 298 835 voix (40,53 %), tandis que Salvador Nasralla, du Parti Libéral, le suivait avec 1 256 428 suffrages (39,21 %). Le mandat de la présidente Castro, élue en 2021, doit prendre fin le 27 janvier 2026.

Les préoccupations techniques soulevées par le CNE sont significatives. La présidente du CNE, Ana Paola Hall, a confirmé que des problèmes techniques et des incohérences affectaient entre 15 % et plus de 16 % des feuilles de pointage, nécessitant une révision approfondie. Ces difficultés, gérées par l'entreprise privée chargée de la diffusion des résultats préliminaires (TREP), ont entraîné des interruptions répétées du décompte, exacerbant la méfiance.

Les réactions des acteurs politiques divergent. Alors que Mme Castro dénonce une tentative de renversement externe, Salvador Nasralla a également crié à la « fraude monumentale », réclamant un recomptage intégral basé sur les procès-verbaux physiques. Le parti Libre, formation au pouvoir, a demandé l'annulation pure et simple du scrutin, tandis que le candidat Asfura revendique sa victoire provisoire. Cette polarisation rappelle le scrutin de 2017, remporté par Juan Orlando Hernández dans des circonstances contestées.

Le contexte géopolitique ajoute une complexité au différend. Donald Trump avait publiquement appuyé Nasry Asfura, et l'ancien président hondurien Juan Orlando Hernández, membre du Parti National, a été libéré de détention américaine le 2 décembre 2025, un événement interprété comme un soutien au camp conservateur. Rixi Moncada, candidate du parti au pouvoir, a critiqué le silence des missions d'observation de l'OEA et de l'Union Européenne face à l'ingérence de Trump. Le CNE dispose légalement jusqu'au 30 décembre 2025 pour émettre une déclaration finale, maintenant le pays dans l'incertitude.

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Sources

  • Haberler

  • Reuters

  • The Guardian

  • The Hindu

  • ASEAN Post

  • Wikipedia

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