L'île de Jeju a été le théâtre du Forum Mondial sur l'Hydrogène Vert 2025, un événement international majeur qui a rassemblé experts, institutions et entreprises pour explorer les voies vers la neutralité carbone grâce à l'hydrogène vert et aux solutions d'énergie distribuée. Le gouverneur de Jeju, Oh Young-hun, a présenté la vision ambitieuse de l'île pour la transition énergétique, soulignant ses avancées dans la création du premier écosystème d'industrie de l'hydrogène vert en Corée du Sud. Jeju se positionne ainsi à l'avant-garde de la transition énergétique nationale, en adoptant une approche novatrice consistant à stocker l'excès d'électricité sous forme d'hydrogène, une stratégie jugée essentielle pour les systèmes énergétiques futurs.
Le forum, qui s'est déroulé du mercredi au vendredi, a mis en lumière quatre axes stratégiques pour Jeju: l'expansion des énergies renouvelables, le renforcement de la flexibilité du réseau grâce à l'IA et au stockage par batterie, l'innovation dans les politiques et les marchés, et la mise en œuvre de projets de démonstration tels que l'île de Gapa, neutre en carbone. Des intervenants de renom, tels que la représentante de l'Agence Internationale de l'Énergie, Mary Burce Warlick, ont salué la vision de Jeju, estimant qu'elle pourrait accélérer les progrès de la Corée du Sud en matière d'énergie propre et inspirer des efforts mondiaux pour un avenir énergétique sûr, fiable, propre et abordable.
Le forum a également vu la participation de représentants de Nel (Norvège) et de l'Université de Nankai (Chine), qui ont partagé leurs perspectives sur les tendances technologiques de l'hydrogène et la coopération internationale. Environ 14 sessions ont abordé les grandes tendances et orientations politiques, incluant une table ronde mondiale. L'ambassadeur de Thaïlande en Corée, Tanee Sangrat, a quant à lui exposé les efforts et les défis de la Thaïlande dans sa propre transition énergétique. L'événement a également offert une plateforme d'exposition pour les solutions d'hydrogène et d'énergies renouvelables, réunissant 55 institutions, 42 entreprises et 9 universités de divers pays tels que la Chine, la Norvège, l'Allemagne, le Danemark, l'Autriche, l'Inde, la Thaïlande, la Namibie et le Japon.
L'importance de la recherche et du développement dans ce domaine est soulignée par les avancées récentes en Corée du Sud, où des chercheurs de l'Université Hanyang ont développé un nouveau catalyseur nanométrique à base de cobalt, phosphore et bore. Cette percée scientifique promet de rendre la production d'hydrogène vert plus abordable et efficace, en réduisant les coûts des électrocatalyseurs conventionnels et en ouvrant la voie à une production à grande échelle. Cette innovation est particulièrement pertinente alors que la Corée du Sud s'efforce de réduire sa dépendance aux énergies fossiles et de répondre aux objectifs climatiques mondiaux.
Le pays a d'ailleurs finalisé son 11ème plan de base pour l'approvisionnement et la demande d'électricité, qui prévoit le remplacement de centrales au charbon et au GNL par des sources d'énergie non carbonées, y compris l'hydrogène, d'ici 2038. La demande croissante d'électricité, alimentée par l'intelligence artificielle et les semi-conducteurs, nécessite l'installation de nouvelles capacités de production, renforçant ainsi le rôle de l'hydrogène dans la stratégie énergétique future du pays. Le forum de Jeju, par son ampleur et la qualité de ses participants, confirme la dynamique sud-coréenne dans la course à la neutralité carbone et à la transition énergétique mondiale.