La Suisse sous surveillance monétaire américaine: implications et réactions

Édité par : gaya ❤️ one

Le Département du Trésor américain a récemment ajouté la Suisse à sa liste de surveillance des pays faisant l'objet d'une attention particulière concernant leurs politiques de taux de change. Cette décision, qui intervient avant la revue commerciale de 2025, soulève des questions sur les pratiques monétaires helvétiques et leur impact sur le commerce international.

La Banque Nationale Suisse (BNS) a fermement rejeté toute accusation de manipulation monétaire. Dans un communiqué, l'institution a précisé que ses interventions sur le marché des changes visaient exclusivement à assurer la stabilité des prix et non à obtenir un avantage concurrentiel indu pour l'économie suisse. La BNS a souligné qu'elle ne se livrait à aucune manipulation du franc suisse. Ces interventions, bien que parfois nécessaires, sont calibrées pour maintenir des conditions monétaires adéquates dans le pays, conformément à son mandat légal. Le rapport du Trésor américain a identifié trois critères pour qualifier un pays de manipulateur de sa monnaie: un excédent commercial avec les États-Unis d'au moins 15 milliards de dollars, un excédent courant global supérieur à 3% du PIB, et des achats de devises étrangères persistants et unilatéraux. Bien que la Suisse n'ait pas été formellement identifiée comme manipulatrice en 2024, son inclusion sur la liste de surveillance découle de son excédent commercial avec les États-Unis, qui a connu une augmentation en 2024, notamment en raison des exportations d'or et de produits pharmaceutiques.

Historiquement, la BNS a eu recours à des interventions sur le marché des changes pour gérer la valeur du franc suisse, souvent perçu comme une valeur refuge. Ces interventions visent à prévenir une dépréciation excessive de la monnaie helvétique et à maintenir la stabilité économique. La Suisse a déjà figuré sur une liste de surveillance américaine par le passé, notamment en 2020, suite à des préoccupations similaires concernant sa politique de change. La situation s'inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales et de préoccupations américaines concernant les déséquilibres commerciaux.

Les implications potentielles de cette surveillance sont multiples. Si la Suisse était qualifiée de manipulatrice de sa monnaie, cela pourrait entraîner des mesures restrictives, telles que des droits de douane supplémentaires. En effet, des taxes douanières de 39% ont été imposées par les États-Unis sur les exportations suisses à partir du 7 août 2025, représentant une difficulté majeure pour les entreprises helvétiques et suscitant des inquiétudes quant à leur compétitivité et à l'emploi.

La Suisse et les États-Unis ont réaffirmé leur engagement à respecter les principes du Fonds Monétaire International (FMI) et du G20 concernant les pratiques monétaires. Une déclaration commune adoptée le 29 septembre 2025 confirme que les deux pays ne chercheront pas à utiliser les taux de change pour obtenir des avantages compétitifs inéquitables. La BNS et le Département fédéral des finances (DFF) maintiennent un dialogue continu avec le Trésor américain sur les questions économiques et financières, cherchant à expliquer la politique monétaire suisse et à dissiper les malentendus. La situation souligne l'importance d'une communication transparente et d'une compréhension mutuelle dans la gestion des relations économiques internationales.

Sources

  • Телевизия Евроком

  • Investor.bg

  • Actualno.com

  • Banker.bg

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