Le marché mondial des diamants de laboratoire (LGD) connaît une croissance exponentielle en 2025, une tendance particulièrement visible aux Émirats arabes unis et à l'échelle planétaire. Cette ascension est largement attribuée à l'adoption croissante par la génération Z, attirée par des prix plus abordables, une meilleure sensibilisation des consommateurs et leur intégration dans les bijoux et les produits de style de vie. Le segment des LGD est en passe de devenir le moteur de croissance le plus rapide du secteur de la joaillerie, avec des projections de marché atteignant entre 57,95 et 74,45 milliards de dollars d'ici les années 2030, contre environ 27,24 milliards de dollars en 2024.
Le Symposium sur les Diamants de Laboratoire 2025, organisé par le DMCC à Dubaï, a mis en lumière cette dynamique. Des experts de l'industrie, tels que Peter Widmann de Swarovski Created Diamonds, soulignent que les LGD représentent une innovation majeure, captant l'intérêt de la Gen Z, qui constitue 60 % des consommateurs de produits de luxe et qui s'exprime fortement via les réseaux sociaux. La croissance annuelle du segment des LGD se situe à deux chiffres, offrant des propriétés matérielles identiques aux diamants naturels.
Paul Zimnisky, analyste indépendant, confirme que la réduction significative des prix est un facteur d'attraction clé pour les consommateurs, entraînant une baisse notable des prix des diamants naturels. Neil Ventura, conseiller spécial pour les pierres précieuses au DMCC, observe une forte progression des LGD dans les bijoux et les articles de mode. Ahmed Bin Sulayem, président exécutif et chef de la direction du DMCC, note que les LGD représentent déjà près de la moitié des pierres centrales des bagues de fiançailles aux États-Unis, avec une adoption accélérée dans d'autres régions.
La flexibilité de conception et l'accessibilité des LGD permettent des pierres plus grandes et des créations innovantes, des atouts majeurs pour une clientèle jeune et avertie. Dubaï s'affirme comme un hub stratégique pour ce marché en pleine expansion. Le DMCC a vu transiter plus d'un milliard de carats au cours des cinq dernières années, avec plus de 30 entreprises de LGD actives dans son écosystème, et un commerce annuel de LGD dépassant le milliard de dollars l'année dernière.
Ahmed Bin Sulayem estime que les diamants naturels et les LGD peuvent coexister et élargir le marché global, offrant ainsi un choix plus vaste et stimulant l'innovation. Cette vision est soutenue par la demande croissante pour des options de luxe plus durables et abordables, une tendance de fond portée par les préférences changeantes des consommateurs, notamment la Gen Z, qui privilégie de plus en plus l'éthique et la durabilité. L'attrait des LGD pour la Gen Z et les Millennials repose sur plusieurs piliers: la conscience écologique et éthique, la recherche de transparence, et un budget plus maîtrisé. Ces générations sont plus enclines à privilégier des produits qui reflètent leurs valeurs, et les LGD offrent une alternative plus responsable et souvent plus économique que les diamants extraits.
Les prix des diamants naturels ont connu une baisse, passant d'environ 6 800 dollars en 2022 à environ 5 000 dollars à la fin de l'année dernière, en partie à cause de la disruption causée par le marché des LGD. Cette évolution des prix, couplée à une offre plus large et à une meilleure accessibilité, redéfinit la perception de la valeur dans le secteur de la joaillerie. Les LGD ne sont plus une simple curiosité technologique, mais un segment stratégique qui redessine le paysage du luxe contemporain, représentant potentiellement près de 20 % du marché mondial des bijoux en diamants d'ici 2025.