SpaceX intensifie ses efforts pour transformer les sites de lancement américains en ports spatiaux multi-utilisateurs à haute fréquence, dans le but de rendre les lancements de fusées aussi courants que les décollages d'avions. Cette ambition est soutenue par des investissements massifs dans l'infrastructure et une collaboration étroite avec les partenaires fédéraux.
En 2025, SpaceX prévoit de réaliser plus de 100 lancements de fusées Falcon depuis la Floride, une cadence qui témoigne de la coopération entre le gouvernement et l'industrie. La société a déjà démontré la possibilité de lancer des fusées plusieurs fois par semaine, voire chaque jour pendant plusieurs jours consécutifs, tout en permettant à d'autres opérateurs de poursuivre leurs missions. SpaceX a même volontairement suspendu des lancements pour laisser passer d'autres opérateurs, imitant les procédures de contrôle du trafic aérien des aéroports.
Le programme Starship progresse également, avec des investissements considérables dans les systèmes au sol, les communications et le stockage de propergols pour soutenir cette cadence rapide. Pour sa future fusée Starship, SpaceX développe ses propres installations de production de méthane et de séparation d'air afin de réduire la pression sur les chaînes d'approvisionnement existantes.
La sécurité publique demeure une priorité absolue. SpaceX a mené des années de recherche sur les fusées à méthane pour affiner les zones de danger en cas d'explosion et réduire la taille des zones dégagées autour des pas de tir et des trajectoires de vol. L'entreprise partage ses découvertes avec les régulateurs fédéraux, y compris la NASA, la FAA et la Space Force, dans l'espoir de façonner les futures normes de sécurité pour les nouveaux systèmes de lancement. Ces données, basées sur des analyses scientifiques, visent à établir des zones de sécurité précises et efficaces, garantissant que les opérations de Starship ne perturberont pas les autres opérateurs de lancement.
La région de Cap Canaveral et la Space Coast restent au cœur de ces efforts, SpaceX exploitant des pas de tir au Centre Spatial Kennedy et à la Base de la Force Spatiale de Cap Canaveral. L'entreprise souligne sa coordination étroite avec les régulateurs, la Garde Côtière et la communauté aéronautique pour minimiser les impacts sur la pêche, la navigation et le transport aérien.
Le contexte plus large est une demande nationale croissante d'accès à l'espace, soutenue par la politique américaine qui met l'accent sur un secteur de lancement commercial robuste. SpaceX estime que la clé pour répondre à cette demande réside dans la transformation des ports spatiaux en hubs capables de soutenir des lancements fréquents et multi-opérateurs, rendant l'accès à l'orbite aussi routinier que le transport aérien.
En mars 2025, un moment symbolique a été vécu lorsque les astronautes de la mission Fram2 ont observé le décollage d'une fusée Falcon 9 alors qu'ils se dirigeaient vers leur propre lancement, incarnant ainsi la vision d'un avenir où les décollages spatiaux deviendraient une scène familière, semblable à l'activité d'un aéroport.