La radioastronomie, discipline scientifique pionnière depuis les années 1930, est confrontée à un défi sans précédent avec l'expansion rapide des méga-constellations de satellites. Ces constellations, conçues pour fournir une connectivité internet mondiale, émettent des radiations électromagnétiques non intentionnelles (UEMR) qui interfèrent avec les observations astronomiques sensibles.
Des observations récentes, notamment avec le radiotélescope LOFAR, ont confirmé que des satellites, y compris ceux de SpaceX, émettent des UEMR dans des bandes de fréquences larges. Ces émissions s'ajoutent au bruit de fond cosmique et risquent de masquer les signaux faibles et lointains essentiels à la recherche radioastronomique. En 2025, le nombre de satellites Starlink en orbite dépasse les 8 000, avec des projets d'en déployer des dizaines de milliers supplémentaires, augmentant ainsi le bruit radio cumulatif et menaçant la capacité des observatoires à mener leurs recherches.
Face à cette menace, une collaboration internationale s'est engagée entre astronomes et opérateurs de satellites. Le Centre pour la Protection du Ciel Sombre et Silencieux contre les Interférences des Constellations de Satellites (IAU CPS), co-hébergé par le NOIRLab et le SKAO, travaille à l'élaboration de stratégies d'atténuation. Des ajustements dans la conception des satellites pour réduire les UEMR sont à l'étude, et des discussions sont en cours au sein d'organismes tels que le Comité des Nations Unies sur l'Utilisation Pacifique de l'Espace Extra-atmosphérique (COPUOS), l'Union Internationale des Télécommunications (UIT) et le Comité International Spécial sur les Interférences Radioélectriques (CISPR).
L'objectif est de trouver un équilibre entre l'innovation technologique et la préservation de l'accès à l'univers pour la recherche scientifique. La communauté scientifique collabore activement avec les régulateurs et l'industrie pour établir des normes internationales garantissant la coexistence des réseaux satellitaires et de la recherche fondamentale, afin de préserver un ciel nocturne aussi sombre et silencieux que possible pour les générations futures.