Le MRO de la NASA capture la comète interstellaire 3I/ATLAS près de Mars

Une analyse approfondie des clichés récemment acquis par le Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) de la NASA permet aux astronomes d'affiner l'estimation de la taille et des attributs physiques de la comète 3I/ATLAS. Cet astre céleste est le troisième objet d'origine interstellaire confirmé à traverser notre Système solaire, après l'objet 'Oumuamua et la comète 2I/Borisov. Le MRO, dont la mission principale est de caractériser la surface, le sous-sol et l'atmosphère martiennes, a démontré une polyvalence en se détournant brièvement de son objectif premier pour observer ce visiteur cosmique lors de son approche de la planète rouge.

L'objet a été observé le 2 octobre 2025, à une distance d'environ 30 millions de kilomètres de Mars. Cette manœuvre d'observation ciblée rappelle une opération similaire menée avec succès en 2014 pour étudier la comète Siding Spring. La comète 3I/ATLAS, découverte le 1er juillet 2025 par le système ATLAS, a atteint son périhélie le 30 octobre 2025, et son rapprochement maximal avec Mars a eu lieu le 3 octobre 2025, à environ 29 millions de kilomètres. L'instrument principal du MRO, le High Resolution Imaging Science Experiment (HiRISE), a été orienté spécifiquement pour capturer l'image de ce visiteur stellaire.

Les données d'imagerie haute résolution obtenues par HiRISE présentent 3I/ATLAS comme une sphère blanche et pixélisée, matérialisant la chevelure poussiéreuse et glacée que la comète a éjectée durant son transit. Ces images ont été saisies à une échelle approximative de 30 kilomètres par pixel, une résolution cruciale pour les études ultérieures. L'analyse de ces données doit permettre aux scientifiques d'établir une limite supérieure pour le diamètre du noyau de la comète. Le MRO, construit par Lockheed Martin et lancé le 12 août 2005, est un orbiteur de 2 180 kilogrammes dont le système de télécommunication utilise la bande Ka avec une antenne parabolique de 3 mètres de diamètre.

Le Dr Shane Byrne, investigateur principal de HiRISE, a souligné la rareté des observations d'objets interstellaires, conférant une valeur scientifique intrinsèque à chaque occasion d'étude. Les chercheurs espèrent que l'analyse continue des clichés révélera des fragments du noyau ou des jets de gaz. Le Professeur James Wray a insisté sur le fait que les trois objets interstellaires observés jusqu'à présent présentent des divergences notables les uns par rapport aux autres et par rapport aux comètes typiques de notre Système solaire. Certaines analyses indiquent que 3I/ATLAS pourrait être exceptionnellement riche en dioxyde de carbone et que son âge est estimé à plus de 7 milliards d'années.

Le Dr Leslie Tamppari a précisé que le MRO, géré par le Jet Propulsion Laboratory (JPL), est capable d'étudier des objets célestes en passage tout en assurant sa mission principale de surveillance des phénomènes de surface martienne. Le Dr Tomás Díaz de la Rubia a qualifié de remarquable le fait d'avoir pu saisir un aperçu d'un visiteur provenant d'un autre système stellaire. Les données du radiotélescope sud-africain MeerKAT ont permis de relever un signal radio attribué à l'absorption par les radicaux hydroxyle (OH) dans sa chevelure, confirmant la désintégration des molécules d'eau. Ces mesures sont comparables à celles observées pour des comètes ayant déjà perdu une grande partie de leur eau. L'objet se déplace à une vitesse héliocentrique d'environ 210 000 km/h, et son noyau actif est estimé entre quelques kilomètres et une vingtaine de kilomètres de diamètre, potentiellement le plus grand objet interstellaire détecté à ce jour.