Les États-Unis et Israël initient un projet de résolution au Conseil de Sécurité de l'ONU pour le déploiement de Forces Internationales de Stabilisation à Gaza

Édité par : Татьяна Гуринович

C’est un tournant diplomatique majeur qui s’est joué au début du mois de novembre 2025. Les États-Unis d’Amérique, agissant en étroite coordination stratégique avec Israël, ont officiellement déposé un projet de résolution devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU). L’objectif central de ce document est l’établissement d’un corps armé inédit : les Forces Internationales de Stabilisation (FIS). Ces forces auraient pour mandat d’assurer la supervision et le contrôle effectif de la démilitarisation totale de la bande de Gaza. Cette proposition ambitieuse, qui prévoit l'octroi d'un mandat initial de deux ans — avec la possibilité explicite de le prolonger si nécessaire — signale une nouvelle phase dans l'implication de la communauté internationale dans la gestion post-conflit de cette région hautement volatile.

La mission principale assignée à ce contingent international est d’une complexité extrême : elle consiste à garantir le désarmement complet du secteur. Ceci implique non seulement l'élimination physique de toutes les infrastructures militaires et offensives existantes, mais également la mise en place de mécanismes rigoureux pour empêcher toute tentative de reconstruction ou de réarmement. Les FIS devront veiller à la cessation permanente et irréversible de l'utilisation d'armes par toute entité armée non étatique opérant dans la zone. En parallèle de cette tâche sécuritaire, les FIS se verront confier une mission de soutien cruciale : l'assistance à la formation et à l'entraînement d'une nouvelle force de police palestinienne. L'objectif est de permettre à cette nouvelle entité locale d'assumer progressivement la responsabilité du maintien de l'ordre public et de la sécurité intérieure.

Afin de garantir l'acceptation locale et d'éviter l'écueil d'une perception d'occupation étrangère, le plan repose sur un principe de composition strict : les troupes des FIS devront être exclusivement composées de militaires provenant de pays arabes et musulmans. Cette approche est jugée essentielle pour conférer une légitimité régionale à l'opération. Quant aux nations occidentales, elles ne seraient pas directement impliquées sur le terrain, mais fourniraient un soutien indispensable en matière de logistique, de renseignement et de commandement stratégique depuis l'extérieur du territoire. Cette distinction souligne la nature sensible de la mission, que certains, comme un haut fonctionnaire américain, n’hésitent pas à qualifier de « forces de coercition » plutôt que de simples forces de maintien de la paix traditionnelles.

L'appel à la participation a déjà suscité des réponses concrètes. L'Indonésie, l'Égypte, l'Azerbaïdjan et la Turquie ont exprimé leur intérêt à contribuer à cet effort. L'Indonésie s'est même déclarée prête à envoyer un contingent substantiel pouvant atteindre 20 000 soldats. Le fondement politique de cette résolution repose sur le plan global en 20 points présenté par le président des États-Unis. Ce plan ambitieux inclut également la création d'un « Conseil de la Paix » (BoP), conçu comme une administration transitoire temporaire. Il est largement supposé que la présidence de ce Conseil reviendrait au président américain. Ce développement s'inscrit dans la continuité des actions précédentes du CSNU, notamment la résolution adoptée en mars 2024 appelant à un cessez-le-feu immédiat, et l'approbation, en juin 2024, des propositions américaines qui avaient permis de mettre un terme à l'opération militaire israélienne qui s’était étendue sur huit mois.

Au 7 novembre 2025, le projet de résolution est activement débattu au sein du CSNU, et le vote décisif est anticipé dans les semaines qui suivent. La réussite de cette architecture diplomatique et sécuritaire complexe dépendra fondamentalement de la capacité de toutes les parties impliquées à converger vers des objectifs communs. Il est impératif que les acteurs reconnaissent que toute transformation externe durable nécessite une clarté et une unité d'intention internes. Si le processus se déroule comme prévu, le déploiement des premières unités des Forces Internationales de Stabilisation devrait commencer dès janvier 2026.

Sources

  • Denník N

  • US drafts UN resolution for international force for Gaza

  • UN Security Council endorses US-sponsored Gaza ceasefire resolution

  • UN Security Council demands immediate Gaza ceasefire as US abstains

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