L'Assemblée générale des Nations Unies a franchi une étape diplomatique significative en adoptant une résolution non contraignante qui reconnaît l'État de Palestine et appelle à une solution à deux États. Ce vote, qui a vu 142 pays se prononcer en faveur du texte, 10 contre et 12 abstentions, marque une volonté internationale affirmée de relancer le processus de paix au Moyen-Orient. La résolution, présentée conjointement par la France et l'Arabie saoudite, condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023 contre des civils israéliens, tout en dénonçant les actions d'Israël à Gaza, y compris le blocus et la crise humanitaire qui en résulte.
La résolution stipule que le Hamas doit cesser son autorité sur la bande de Gaza, remettre ses armes à l'Autorité palestinienne et libérer tous les otages, s'inscrivant ainsi dans une démarche visant à un État palestinien souverain et indépendant, mais sans la participation du Hamas à sa gouvernance. Cette décision intervient dans un contexte où plus de 145 pays reconnaissent déjà l'État de Palestine. La France a annoncé son intention de le faire officiellement lors d'un sommet prévu le 22 septembre à New York. D'autres nations européennes, comme le Royaume-Uni, ont également exprimé leur volonté de reconnaître la Palestine sous certaines conditions, soulignant l'importance d'un cessez-le-feu et d'un engagement vers une paix durable.
L'histoire de la reconnaissance de la Palestine remonte à 1988, lorsque le Conseil national palestinien a proclamé l'indépendance de l'État de Palestine à Alger, l'Algérie étant le premier pays à le reconnaître. Depuis, de nombreux efforts diplomatiques ont conduit à une reconnaissance accrue, la Palestine ayant vu son statut à l'ONU élevé à celui d'État observateur permanent en mai 2024, lui conférant des droits de participation accrus. La résolution de l'ONU, bien que symbolique, exerce une pression diplomatique notable sur Israël pour reprendre les négociations et freiner les actions qui compromettent la perspective d'un règlement durable, telles que la poursuite de la colonisation en Cisjordanie.
Les réactions à cette résolution sont partagées. Tandis que le vice-président palestinien Hussein al-Cheikh y voit une étape importante vers la fin de l'occupation et la concrétisation d'un État indépendant, Israël, par la voix de son Premier ministre Benjamin Netanyahu, a fermement rejeté la résolution, la qualifiant de « récompense au terrorisme » et de « cirque politique détaché de la réalité ». Les États-Unis ont également exprimé leur scepticisme, considérant la démarche comme susceptible d'entraver les efforts de paix et de libération des otages. La France, par la voix du président Emmanuel Macron, salue quant à elle un « chemin irréversible vers la paix », soulignant la coopération franco-saoudienne comme moteur de cette initiative diplomatique. Cette résolution, qui s'inscrit dans une dynamique visant à établir une mission internationale temporaire de stabilisation à Gaza, représente un jalon dans la quête d'une coexistence pacifique et sécurisée pour les peuples israélien et palestinien.