Des chercheurs de l'Université du Minnesota ont mis au point un système de drones révolutionnaire, piloté par intelligence artificielle, capable de surveiller et d'analyser les fumées d'incendie de forêt en temps réel. Cette technologie promet d'améliorer considérablement les prévisions de qualité de l'air et la gestion des interventions d'urgence.
Le système se compose d'un drone chef d'orchestre et de quatre drones ouvriers, chacun équipé d'une caméra de 12 mégapixels montée sur cardan, de batteries longue durée et de processeurs NVIDIA Jetson pour la détection des fumées et le vol adaptatif. Lors des essais sur le terrain, le essaim a capturé des images haute résolution des panaches de fumée sous différents angles, permettant la création de reconstructions 3D détaillées. Ces données sont essentielles pour analyser la forme, la direction et le flux de la fumée, contribuant ainsi à améliorer les modèles de comportement du feu et les prévisions de qualité de l'air.
Cette avancée intervient dans un contexte d'augmentation de la fréquence et de l'intensité des feux de forêt, exacerbée par le changement climatique. La capacité de ces drones à pénétrer dans les panaches de fumée et à collecter des données précises, là où les méthodes traditionnelles comme l'imagerie satellite montrent leurs limites, est cruciale. Les petites particules de fumée peuvent voyager sur de longues distances, affectant des régions éloignées du foyer de l'incendie, comme l'ont souligné des études récentes qui indiquent que la fumée des feux de forêt est responsable de milliers de décès par an dans plusieurs pays, souvent dans des villes situées à des centaines de kilomètres des incendies.
Le projet, soutenu par la National Science Foundation, s'appuie sur les travaux antérieurs de l'équipe en matière de drones autonomes dotés de capacités de vision par ordinateur pour le suivi des panaches de fumée. L'intégration de l'intelligence artificielle et de systèmes coordonnés de drones permet une collecte de données à haute résolution sur de vastes zones, à un coût inférieur à celui des outils satellitaires. Cette technologie a également des applications potentielles au-delà des feux de forêt, notamment pour la surveillance des tempêtes de sable et des éruptions volcaniques.
La recherche, publiée dans la revue *Science of the Total Environment*, a bénéficié de l'assistance du St. Anthony Falls Laboratory de l'Université du Minnesota. L'initiative s'inscrit dans une tendance mondiale visant à intégrer des technologies avancées dans la gestion des feux de forêt, comme en témoignent les exercices d'intégration de drones menés en Grèce en juillet 2025. L'Université du Minnesota, par le biais de son laboratoire, continue de repousser les limites de la recherche sur la dynamique des fluides et les défis environnementaux. L'objectif est de fournir des outils plus efficaces pour la détection précoce des incendies, l'amélioration des temps de réponse et la réduction des impacts sanitaires et environnementaux liés à la fumée des feux de forêt.