Les nations ouest-africaines Mali, Burkina Faso et Niger se retirent de la CPI

Édité par : Татьяна Гуринович

Les gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont annoncé leur retrait de la Cour Pénale Internationale (CPI). Ces trois nations sahéliennes, désormais unies au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), ont qualifié la CPI d'"instrument de répression néocoloniale" et de "symbole mondial de justice sélective", arguant de son incapacité à appréhender avec équité les crimes les plus graves.

Dans une déclaration conjointe émise un lundi, les dirigeants de ces pays ont exprimé leur volonté de définir leur propre chemin vers la paix et la justice, loin des cadres qu'ils jugent inadaptés à leur réalité. Ils visent à établir des mécanismes de justice "indigènes" ou régionaux, reflétant une profonde aspiration à l'autodétermination dans la gestion des affaires de paix et de sécurité.

Le processus de retrait, une fois notifié officiellement aux Nations Unies, prendra effet un an plus tard. Il est à noter que les enquêtes déjà en cours conserveront leur validité.

Cette décision s'inscrit dans un mouvement plus large de rééquilibrage géopolitique pour ces nations, qui s'éloignent des partenariats traditionnels avec l'Occident pour renforcer leurs liens avec la Russie. Cette orientation, qui inclut une coopération militaire accrue, prend une dimension particulière étant donné que la Russie elle-même fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI.

L'ambition de ces pays est de créer des systèmes de justice régionaux, potentiellement matérialisés par une Cour Pénale Sahélienne pour les Droits de l'Homme, afin de répondre aux défis complexes de la région tels que les crimes internationaux, le terrorisme et le crime organisé.

Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CPI marque une étape significative dans l'affirmation de la souveraineté des nations africaines et dans la redéfinition des cadres de justice internationale, invitant à considérer l'évolution des systèmes de justice pour une plus grande résonance avec les réalités locales et les aspirations profondes des peuples.

Sources

  • Deutsche Welle

  • Burkina Faso weist Massaker-Vorwürfe gegen Armee zurück

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