Le Burkina Faso criminalise l'homosexualité, instaurant peines de prison et amendes

Édité par : Татьяна Гуринович

Le Burkina Faso a officiellement criminalisé l'homosexualité avec l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi le 1er septembre 2025. Cette législation, approuvée à l'unanimité par l'Assemblée législative de transition, prévoit des peines allant de deux à cinq ans de prison, accompagnées d'amendes, pour les actes homosexuels. Le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, a qualifié ces actes de « comportements bizarres » et a souligné que la loi vise à protéger les valeurs traditionnelles du mariage et de la famille. Les ressortissants étrangers reconnus coupables enfreignant cette loi s'exposeront à une expulsion du territoire burkinabè.

Cette nouvelle mesure législative marque un tournant pour le Burkina Faso, pays qui n'avait jusqu'à présent aucune loi ciblant spécifiquement l'homosexualité. La décision s'inscrit dans une tendance régionale observée dans plusieurs pays africains qui renforcent ou adoptent des législations anti-LGBTQ+. Le contexte de cette évolution est marqué par l'arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré suite à un coup d'État en septembre 2022. Le régime militaire a fait de la « défense des valeurs familiales » un élément central de son discours souverainiste, se positionnant en opposition aux « influences occidentales ».

Le Burkina Faso rejoint ainsi la trentaine de pays africains où l'homosexualité est déjà pénalisée, avec des sanctions pouvant varier considérablement d'un pays à l'autre. Cette criminalisation soulève des préoccupations quant à son impact sur les droits humains, notamment un risque accru d'arrestations arbitraires, de violences et de marginalisation pour la communauté LGBTQ+. Des organisations internationales et des défenseurs des droits humains expriment leur inquiétude, craignant également que la loi n'entrave les efforts de santé publique, tels que la prévention du VIH/sida, en raison de la peur de la répression.

La loi burkinabè fait écho à des législations similaires adoptées récemment dans la région, comme celle du Mali voisin en 2024. Ces mesures législatives s'alignent sur une tendance conservatrice croissante dans plusieurs nations africaines, souvent justifiée par la préservation des valeurs traditionnelles et culturelles face aux influences extérieures. L'impact de cette criminalisation sur la cohésion sociale et les relations internationales du Burkina Faso reste à évaluer.

Sources

  • Daily Mail Online

  • Burkina Faso bans homosexuality with prison terms and fines for offenders

  • Burkina Faso passes law criminalising homosexuality

  • Burkina Faso's military junta to ban homosexual acts

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