Le Ghana a accepté de devenir une plaque tournante pour les ressortissants d'Afrique de l'Ouest expulsés des États-Unis, dans le cadre d'une politique d'immigration américaine plus stricte.
Le président John Dramani Mahama a confirmé que le Ghana avait donné son accord pour accueillir des ressortissants d'Afrique de l'Ouest expulsés des États-Unis. La première vague de 14 personnes, comprenant des Nigérians et un Gambien, est déjà arrivée au Ghana et a été aidée dans son retour vers leurs pays d'origine respectifs. Cette initiative s'inscrit dans la stratégie de l'administration américaine visant à intensifier les expulsions et à explorer des accords de « pays tiers » pour faciliter ces retours.
Le président Mahama a expliqué que cette coopération était rendue possible par le protocole de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur la libre circulation des personnes. Ce protocole permet aux citoyens des États membres d'entrer et de résider dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest sans visa pendant 90 jours, faisant ainsi du Ghana une plateforme de transit pratique pour ses voisins. Cette démarche s'inscrit dans une tendance plus large où plusieurs nations africaines coopèrent avec les États-Unis dans le cadre de leur politique d'application des lois sur l'immigration.
Le Rwanda, par exemple, s'est engagé à accueillir jusqu'à 250 migrants expulsés des États-Unis, et a déjà reçu sept personnes en août. En juillet 2025, les États-Unis ont également procédé à l'expulsion de cinq individus vers l'Eswatini et de huit autres vers le Soudan du Sud dans le cadre d'accords similaires. Ces arrangements font partie de l'agenda d'immigration du Président Donald Trump, qui cherche à augmenter le nombre d'expulsions.
La décision du Ghana intervient dans un contexte de relations diplomatiques tendues avec les États-Unis, marquées par une augmentation des tarifs douaniers sur les exportations ghanéennes et des restrictions de visa imposées aux ressortissants ghanéens. Malgré ces tensions, le Président Mahama a qualifié les relations entre les deux pays de « positives », tout en reconnaissant un « resserrement ».
Contrairement au Ghana, le Nigeria a exprimé des réserves quant à l'acceptation de ressortissants expulsés d'autres pays. Des organisations de défense des droits humains ont exprimé des préoccupations quant à la sécurité et au bien-être des personnes expulsées, soulignant les conditions potentiellement incertaines ou dangereuses dans les pays de transit. Le Ghana, en tant que membre actif des dialogues régionaux sur la migration et de la CEDEAO, navigue dans un paysage complexe de coopération internationale et d'obligations régionales, se positionnant comme un acteur clé dans la gestion des flux migratores.