Le plan d'occupation de Gaza par Israël suscite une large opposition

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé le 7 août 2025 un plan visant à prendre le contrôle militaire total de la bande de Gaza, baptisé « Les Chariots de Gédéon ». Cette initiative, qui a pour objectif d'éradiquer le Hamas et de transférer la gouvernance à des forces arabes, rencontre une opposition significative, tant en Israël qu'à l'échelle internationale.

Le plan, qui prévoit une campagne terrestre de quatre à cinq mois débutant par une offensive sur la ville de Gaza, a été présenté au cabinet de sécurité israélien. Netanyahu a affirmé qu'Israël ne cherchait pas une gouvernance permanente mais un périmètre de sécurité, avant de céder la responsabilité à des « forces arabes » capables de gouverner sans menacer Israël. La France, parmi d'autres nations, a exprimé sa profonde préoccupation quant à la situation humanitaire catastrophique à Gaza et a appelé à la protection des civils, tout en réitérant sa position en faveur d'une solution à deux États.

Cependant, le chef d'état-major de Tsahal, le lieutenant-général Eyal Zamir, a émis de sérieuses réserves, avertissant que l'occupation de la bande de Gaza pourrait entraîner Israël dans un conflit prolongé et coûteux, tout en mettant en péril la sécurité des otages encore détenus. Il a souligné que l'armée exprimerait ses positions « sans crainte, de manière substantielle, indépendante et professionnelle ». Ces préoccupations militaires font écho aux appels des familles d'otages, qui craignent que l'offensive n'augmente le risque pour leurs proches. Une flottille de familles d'otages a d'ailleurs navigué vers la frontière de Gaza pour protester contre ce qu'elles perçoivent comme une négligence gouvernementale.

Les Nations Unies ont également mis en garde contre les conséquences humanitaires potentiellement catastrophiques d'une telle opération, dans un contexte où la bande de Gaza est déjà au bord de la famine. Les agences de l'ONU ont souligné que 96 % des ménages manquent d'eau potable et que la malnutrition infantile a quadruplé dans certaines zones. La situation humanitaire est décrite comme « au-delà de la catastrophe », avec des hôpitaux débordés et un manque criant de fournitures médicales.

Malgré ces avertissements et les dissensions internes, le cabinet de sécurité israélien doit délibérer sur ce plan. L'opposition à cette stratégie s'étend au-delà des cercles militaires et des familles d'otages, incluant des manifestations en Israël appelant à la fin de la guerre et à un accord pour la libération des captifs. La France, qui a fermement condamné les attaques du Hamas le 7 octobre 2023, a également exprimé son opposition à toute proposition de réinstallation de colonies à Gaza et soutient un rôle pour une nouvelle Autorité palestinienne. Le débat sur l'avenir de Gaza se poursuit, marqué par des divergences profondes sur la meilleure voie à suivre pour assurer la sécurité et la stabilité régionales.