Brésil: Manifestations contre la « Loi des Hors-la-loi» et l'amnistie pour les partisans de Bolsonaro

Édité par : Татьяна Гуринович

Des milliers de Brésiliens ont manifesté dans plusieurs villes du pays le 21 septembre 2025 pour exprimer leur opposition à deux projets législatifs controversés: la "Loi des Hors-la-loi" et une proposition d'amnistie pour les personnes impliquées dans les émeutes du 8 janvier 2023.

La "Loi des Hors-la-loi", également connue sous le nom de "proyecto de Blindaje", vise à élargir l'immunité des législateurs et des anciens présidents. Adoptée par la Chambre des députés le 16 septembre 2025, elle est critiquée par beaucoup comme une tentative de soustraire des individus à la justice. Si ses partisans, tels que le président de la Chambre des députés Hugo Motta, la considèrent comme une protection contre les abus judiciaires, le ministre de la Justice, Ricardo Lewandowski, a alerté sur le risque d'infiltration du crime organisé au sein du Parlement. Le sénateur Alessandro Vieira a annoncé son intention de demander le rejet de ce texte au Sénat, soulignant les divisions au sein du corps législatif.

Parallèlement, l'idée d'une amnistie pour les personnes condamnées suite aux événements du 8 janvier 2023 à Brasília, où les institutions gouvernementales avaient été prises d'assaut, alimente également la contestation. Le sénateur Flavio Bolsonaro a plaidé pour que le pays "tourne cette page de son histoire et approuve l'amnistie". Cependant, le président Lula s'est fermement engagé à opposer son veto à toute loi d'amnistie, réaffirmant que ceux qui s'attaquent à la démocratie doivent répondre de leurs actes. Le président Lula a réitéré sa position le 18 septembre 2025, déclarant qu'il opposerait son veto à tout projet d'amnistie qui lui serait soumis. Cette déclaration fait suite à la condamnation de l'ancien président Jair Bolsonaro, prononcée le 11 septembre 2025, à 27 ans de prison pour conspiration visant à annuler les résultats de l'élection de 2022.

Les manifestations actuelles reflètent une préoccupation sociétale profonde quant à l'intégrité des institutions démocratiques et à la primauté du droit. La participation d'artistes renommés tels que Caetano Veloso, Gilberto Gil et Chico Buarque, qui ont apporté leur soutien, a amplifié la portée du message populaire. Sur la scène internationale, les réactions de l'ancien président américain Donald Trump, allié de Bolsonaro, qui a qualifié les procédures de "chasse aux sorcières" et imposé des tarifs douaniers punitifs au Brésil, soulignent les répercussions mondiales de la situation politique brésilienne. Trump a critiqué à plusieurs reprises la gestion du dossier Bolsonaro par le Brésil, allant jusqu'à imposer une taxe douanière de 50% sur les importations brésiliennes à partir du 1er août 2025.

Sources

  • Deutsche Welle

  • El Diario

  • El País América

  • Bloomberg Línea

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