Riek Machar: le vice-président du Soudan du Sud inculpé pour trahison, meurtre et crimes contre l'humanité

Édité par : Татьяна Гуринович

Le Soudan du Sud est confronté à un moment critique de son histoire, alors que le Premier vice-président, Riek Machar, fait l'objet d'accusations graves de trahison, de meurtre et de crimes contre l'humanité. Ces charges découlent d'attaques violentes perpétrées en mars par une milice ethnique, la "White Army", contre les forces fédérales dans la ville de Nasir.

Le ministre de la Justice, Joseph Geng Akech, a annoncé le 11 septembre 2025 que Machar était officiellement inculpé. Ces accusations font suite à une enquête qui a également conduit à l'inculpation de 20 autres personnes, dont sept hauts fonctionnaires du gouvernement. Les charges incluent le complot, le terrorisme, la destruction de biens publics et militaires, et des crimes contre l'humanité, marqués par de graves violations du droit international humanitaire.

Les événements qui ont mené à ces accusations sont d'une extrême gravité. En mars, la milice de la "White Army", issue de la communauté Nuer de Machar, a pris le contrôle d'une base à Nasir, entraînant la mort de plus de 250 soldats, y compris un général. Une opération de sauvetage a été compliquée par des tirs visant un hélicoptère de l'ONU, causant la mort d'un pilote.

Machar, qui était en résidence surveillée depuis mars, est désormais au centre d'une enquête. Ces développements surviennent dans un contexte de tensions politiques et ethniques profondes au Soudan du Sud, pays qui a accédé à l'indépendance en 2011. La rivalité historique entre Riek Machar et le président Salva Kiir a déjà plongé le pays dans une guerre civile dévastatrice entre 2013 et 2018, qui a causé environ 400 000 morts. L'accord de paix de 2018, censé stabiliser le pays, reste fragile et sa mise en œuvre est incomplète.

L'arrestation de Machar et les accusations portées contre lui risquent d'exacerber ces divisions et de compromettre davantage les efforts de paix, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale. La "White Army", dont le nom pourrait dériver de la pratique des jeunes Nuer de s'enduire le corps de cendre blanche, a une histoire complexe au Soudan du Sud, ayant servi de groupe de défense communautaire mais aussi été impliquée dans des violences intercommunautaires.

L'incertitude plane quant à la suite des événements, notamment sur la présentation de Machar devant un tribunal et la possibilité que ces poursuites judiciaires soient instrumentalisées dans le cadre des luttes de pouvoir internes, comme le suggèrent certains observateurs et le porte-parole de Machar, dénonçant une "chasse aux sorcières politique". L'avenir du Soudan du Sud dépendra de la capacité des dirigeants à surmonter leurs divergences et à œuvrer pour une paix durable et une justice équitable pour tous ses citoyens.

Sources

  • Deutsche Welle

  • Reuters

  • AP News

  • Reuters

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