Les fouilles archéologiques dans l’ancienne ville de Sagalassos, dans le sud-ouest de la Turquie, éclairent le quotidien de ses habitants. Une attention particulière a été portée à un complexe thermal romain bien conservé, datant de l’époque du règne de l’empereur Auguste (fin du Ier siècle av. J.-C. – début du Ier siècle ap. J.-C.).
L’étude des espaces du bain, y compris les piscines et les baignoires, a révélé des traces d’huile d’olive et de substances cosmétiques. L’analyse chimique de fragments de marbre a montré que ces matériaux étaient probablement utilisés pour le nettoyage du corps, les massages et les soins de la peau. Les chercheurs supposent que ces pratiques reflètent les procédures habituelles des thermes romains, bien qu’il n’existe pas de sources écrites directes pour Sagalassos.
Le complexe servait non seulement à se laver, mais également de centre de bien-être et d’espace social. Les visiteurs apportaient probablement leurs petites bouteilles d’huile ou de cosmétiques et circulaient dans les différentes sections du complexe pour se baigner, se détendre et socialiser. L’analyse des canaux d’évacuation permet, selon les archéologues, de reconstituer les parcours des visiteurs. La découverte d’une épingle à cheveux indique que les bains étaient fréquentés également par des femmes et des enfants à certaines heures de la journée.
Le professeur d’archéologie de l’université de Louvain, Jeroen Poblome, a souligné que les thermes étaient très grands pour leur époque et accessibles à toutes les classes sociales, ce qui souligne l’intégration sociale dans les bains publics. Il a également noté que les thermes constituaient un véritable espace social pour les habitants. Outre leur fonction de nettoyage et de bains rituels, les gens les fréquentaient pour interagir socialement, échanger et afficher leur statut.
Les caractéristiques architecturales du complexe montrent un niveau élevé de l’ingénierie romaine. Le complexe thermal comprenait des salles d’eau chaude, tiède et froide, des sols chauffants et un réseau complexe de canaux d’eau. Les riches décorations en marbre et la planification symétrique reflètent l’esthétique de l’architecture romaine et l’urbanisme réfléchi.
Les recherches à Sagalassos se concentrent non seulement sur les grands événements historiques, mais aussi sur la reconstitution du quotidien des habitants. Les chercheurs supposent que, comparés à d’autres régions de l’Empire romain où les parasites et les maladies étaient fréquents, les habitants de Sagalassos avaient moins de problèmes de ce type, probablement grâce à une hygiène élevée et à la fréquentation régulière des thermes. Cela a peut-être contribué à une espérance de vie légèrement plus longue, bien que des données statistiques directes fassent défaut.
Les découvertes dans les thermes permettent de mieux comprendre les pratiques quotidiennes des Romains, y compris les soins personnels et les rituels de beauté, ainsi que l’intégration des pratiques d’hygiène dans la vie sociale de la ville. Les chercheurs estiment que ces données illustrent comment les habitudes domestiques et la culture s’entremêlaient dans la vie quotidienne des habitants de Sagalassos