Les objets interstellaires, tels que les astéroïdes et les comètes éjectés de leurs systèmes d'origine, traversent l'espace interstellaire et entrent occasionnellement dans notre système solaire. Depuis 2017, trois de ces objets ont été observés: 1I/'Oumuamua, 2I/Borisov, et plus récemment, 3I/ATLAS, découvert en juillet 2025.
Le professeur Susanne Pfalzner du Forschungszentrum Jülich en Allemagne a présenté de nouvelles conclusions lors de la réunion conjointe EPSC-DPS 2025 à Helsinki, soulignant l'importance potentielle de ces visiteurs interstellaires. Elle a avancé que ces objets pourraient catalyser la formation de planètes, en particulier autour des étoiles de masse plus élevée. Les modèles traditionnels suggèrent que les planètes se forment par accrétion progressive de poussière et de roche dans les disques circumstellaires. Cependant, les simulations peinent souvent à expliquer comment les particules dépassent la taille de blocs de plusieurs mètres, qui rebondissent ou se fragmentent lors des collisions plutôt que de s'agglomérer.
Les visiteurs interstellaires pourraient contourner ce goulot d'étranglement. Les modèles de Pfalzner suggèrent que les disques de formation planétaire pourraient capturer gravitationnellement des millions de tels objets, chacun comparable en taille à 'Oumuamua, estimé à environ 100 mètres de long. Ces « semences » préformées pourraient alors rassembler des matériaux supplémentaires, accélérant ainsi la croissance planétaire. Ce mécanisme éclaire également une autre énigme: pourquoi les géantes gazeuses comme Jupiter sont courantes autour des étoiles semblables au Soleil, mais rares autour des naines M petites et froides.
Les disques de formation planétaire ne durent qu'environ deux millions d'années, un laps de temps trop court pour que les géantes gazeuses se forment par accrétion traditionnelle seule. Avec des semences interstellaires capturées, cependant, le processus s'accélère suffisamment pour permettre aux planètes géantes d'émerger avant la dissipation du disque. Pfalzner a expliqué que les étoiles de masse plus élevée sont plus efficaces pour capturer des objets interstellaires dans leurs disques. Par conséquent, la formation planétaire ensemencée par des objets interstellaires devrait être plus efficace autour de ces étoiles, offrant un moyen rapide de former des planètes géantes.
Les observations photométriques du 3I/ATLAS par le Southern Astrophysical Research Telescope (SOAR) en juillet 2025 ont révélé que l'objet n'affichait pas de variabilité significative à long terme de sa luminosité, suggérant un noyau stable. Ces résultats sont cohérents avec les niveaux d'activité proches de la découverte, sans activité d'éruption évidente observée.
Les travaux de Pfalzner indiquent que les étoiles de masse plus élevée sont plus aptes à capturer des objets interstellaires dans leur environnement de disque. Par conséquent, l'apparition de la formation planétaire ensemencée par ces corps interstellaires pourrait être accélérée autour de telles étoiles. Ce processus de capture efficace s'aligne sur les données observationnelles, renforçant l'hypothèse que la présence d'objets interstellaires pourrait entraîner un calendrier plus rapide pour la formation des géantes gazeuses. De plus, les modèles de Pfalzner montrent que les disques poussiéreux des jeunes étoiles pourraient potentiellement capturer des millions d'objets interstellaires, similaires en taille à 'Oumuamua, estimé à environ 100 mètres de long.
Le concept de ces objets servant de « semences » pour la formation planétaire présente un récit rafraîchissant: l'idée que l'espace interstellaire pourrait fournir les ingrédients nécessaires à la prochaine génération de planètes. Cette notion a des implications profondes, suggérant un nouveau cadre pour comprendre comment les planètes se forment dans divers environnements à travers la galaxie. Les recherches futures de Pfalzner visent à modéliser le taux de succès de ces objets interstellaires capturés, en étudiant combien d'entre eux parviennent à former des corps planétaires et si leur distribution est uniforme ou concentrée dans des points chauds. L'étude des objets interstellaires comme 3I/ATLAS offre une opportunité unique de comprendre les processus de formation planétaire et l'émergence de planètes géantes dans différents environnements stellaires.