Le Complexe Volcanique Planchón-Peteroa, structure transfrontalière emblématique entre le Chili et l'Argentine, continue de manifester une dynamique interne élevée, nécessitant une surveillance constante des autorités régionales. Les relevés récents des organismes de surveillance indiquent que l'activité sismique demeure significative, avec des enregistrements dépassant régulièrement les 300 événements par jour, ce qui signale un déséquilibre persistant dans les systèmes souterrains.
Cette phase d'agitation fait suite à une manifestation éruptive survenue le 6 octobre 2025. Durant cet événement, une colonne de gaz et de matériaux pyroclastiques s'était élevée jusqu'à un kilomètre d'altitude, accompagnée d'une émission mesurée de 151 tonnes de dioxyde de soufre sur une période de 84 minutes. Des rapports ultérieurs, datés du 9 octobre 2025, ont fait état d'une colonne de gaz et de pyroclastes atteignant 840 mètres de hauteur au-dessus du cratère, dispersée vers le sud-est. Cette libération de gaz est interprétée comme un signe que les énergies internes cherchent des voies d'expression.
En réponse à cette situation, les autorités chiliennes, via le Servicio Nacional de Prevención y Respuesta ante Desastres (Senapred) en coordination avec le Servicio Nacional de Geología y Minería (Sernageomin), ont maintenu le niveau d'alerte technique à jaune, le niveau intermédiaire sur l'échelle de surveillance. Cette posture prudente a conduit à l'émission d'une Alerte Préventive Précoce pour plusieurs municipalités avoisinantes, dont Curicó et Teno. Une zone d'exclusion de quatre kilomètres autour du cratère actif a été délimitée afin de prévenir tout risque lié aux manifestations géologiques imprévisibles.
L'analyse des données historiques montre que ce type de comportement sismique, notamment l'enregistrement d'événements liés à la dynamique des fluides (type LP et Tremor), a précédé des cycles éruptifs antérieurs, notamment ceux observés entre 2018 et 2019. Bien que l'activité en surface reste actuellement limitée, ces signaux internes suggèrent une réorganisation énergétique au sein du complexe. Les organismes de surveillance conjoints, incluant l'Observatorio Argentin de Vigilancia Volcánica (OAVV) et l'Observatorio Volcanológico de los Andes del Sur (OVDAS), appellent à la vigilance sans céder à l'alarme, soulignant que ces processus sont intrinsèques à la dynamique terrestre.