En août 2025, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a officiellement validé la reconnaissance de quatre espèces distinctes de girafes: la girafe du Nord, la girafe réticulée, la girafe masaï et la girafe du Sud. Cette révision taxonomique majeure, basée sur des études génétiques et anatomiques approfondies, marque un tournant pour la conservation de ces mammifères emblématiques, permettant des stratégies plus ciblées pour chaque groupe.
Historiquement considérées comme une seule espèce avec neuf sous-espèces, les girafes ont longtemps fait l'objet d'incertitudes taxonomiques. Les recherches génétiques ont révélé des différences significatives entre les lignées, justifiant cette nouvelle classification. Cette distinction est cruciale car chaque espèce fait face à des menaces spécifiques, nécessitant des approches adaptées pour assurer sa survie.
Le Dr Julian Fennessy, directeur de la conservation à la Giraffe Conservation Foundation (GCF), souligne que cette reconnaissance permet d'élaborer des stratégies de conservation plus précises et offre une orientation claire aux gouvernements africains et aux organisations de conservation. Les populations de girafes ont connu un déclin alarmant, avec une réduction d'environ 40% au cours des dernières décennies, tombant à moins de 100 000 individus à travers le continent.
La girafe du Nord est la plus menacée, avec seulement environ 7 000 individus restants, confrontée à l'instabilité politique et au braconnage dans des régions telles que le Soudan du Sud, la République Démocratique du Congo et la République Centrafricaine. La girafe masaï, comptant environ 44 000 individus, subit une perte d'habitat accélérée due à la conversion des savanes en terres agricoles et pâturages au Kenya et en Tanzanie. La girafe réticulée, estimée à environ 21 000 individus, bien que montrant des signes de rétablissement grâce à des efforts de conservation ciblés dans le nord du Kenya, reste vulnérable aux conflits régionaux et à la perte d'habitat. La girafe du Sud, la plus nombreuse avec environ 69 000 individus, est répartie dans le sud de l'Afrique et montre une croissance de population notable, en partie grâce à une meilleure couverture des relevés et à une sensibilisation accrue.
Des organisations comme la Giraffe Conservation Foundation (GCF) et l'African Wildlife Foundation (AWF) intensifient leurs actions. La GCF opère dans plus de 21 pays africains, se concentrant sur la préservation de l'habitat et l'atténuation des menaces, tout en développant la base de données Giraffe Africa Database (GAD) pour un suivi plus précis des populations. L'AWF met en œuvre des stratégies dans des zones transfrontalières, luttant contre la dégradation des habitats et le braconnage par le biais de conservatoires communautaires. Ces efforts, combinés à une meilleure compréhension scientifique, sont essentiels pour inverser la tendance et assurer un avenir durable aux girafes.