À la veille de pourparlers commerciaux de haut niveau à Madrid, la Chine a lancé deux enquêtes visant les importations de semi-conducteurs américains. Le ministère chinois du Commerce a annoncé l'ouverture d'une enquête antidumping sur certains circuits intégrés analogiques, potentiellement concernés par des entreprises comme Texas Instruments et ON Semiconductor. Parallèlement, une seconde enquête porte sur les mesures américaines jugées discriminatoires à l'encontre du secteur chinois des puces, une action que Pékin considère comme une tentative de freiner son développement technologique, notamment dans l'intelligence artificielle.
Ces démarches interviennent suite à l'inscription de 23 entreprises chinoises sur la liste d'entités américaine, invoquant des préoccupations de sécurité nationale. Les discussions à Madrid, prévues du 14 au 17 septembre, réuniront des représentants américains, dont le secrétaire au Trésor Scott Bessent, et le vice-Premier ministre chinois He Lifeng. Les sujets abordés incluront les tarifs douaniers, les contrôles à l'exportation et la situation de TikTok.
La Chine a exprimé des doutes quant aux motivations américaines, interrogeant sur le calendrier des sanctions imposées à ses entreprises. Les relations sino-américaines dans le domaine commercial ont été historiquement marquées par des tensions et des trêves temporaires. Le secteur des semi-conducteurs est devenu un point central de cette rivalité stratégique, les États-Unis cherchant à limiter l'accès de la Chine aux technologies avancées, tandis que la Chine s'efforce d'atteindre l'autosuffisance technologique.
L'industrie des semi-conducteurs, évaluée à près de 600 milliards de dollars, est cruciale pour l'économie mondiale. La Chine, consciente de cet enjeu, investit massivement pour réduire sa dépendance technologique étrangère. L'enquête antidumping devrait s'achever d'ici le 13 septembre 2026, avec une possible prolongation. Ces actions chinoises soulignent la complexité des relations sino-américaines, caractérisées par une interdépendance économique persistante malgré une rivalité technologique croissante.