Les États-Unis menacent le Brésil de sanctions, Brasilia dénonce une ingérence

Édité par : Татьяна Гуринович

Les relations diplomatiques entre le Brésil et les États-Unis sont tendues suite à des déclarations de la Maison Blanche, qui n'exclut pas l'usage de la force et l'application de sanctions contre le Brésil. Ces propos, émanant de la porte-parole Karoline Leavitt, surviennent dans le contexte du procès de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro devant la Cour suprême fédérale (STF).

Ces menaces ont suscité de vives réactions au Brésil, où elles sont perçues comme une ingérence dans les affaires intérieures et une atteinte à la souveraineté nationale. Des spécialistes des relations internationales ont qualifié ces déclarations d'« impétueuses » et dénuées de stratégie claire. Carlos Poggio, professeur à la PUC-SP, a estimé que ces menaces ne devaient pas être prises au sérieux, soulignant la tendance de l'administration américaine à faire des déclarations non fondées et suggérant que la porte-parole pourrait confondre le Brésil avec d'autres nations sud-américaines, qualifiant l'intervention de « déclaration vide ».

Le ministère brésilien des Affaires étrangères, l'Itamaraty, a officiellement condamné l'usage de sanctions économiques ou de menaces militaires, réaffirmant que le Brésil ne serait pas intimidé. Camila Rocha, chercheuse à Cebrap, a appelé à la prudence, suggérant que les ressources stratégiques du Brésil pourraient être un point de friction et que la rhétorique sur la liberté d'expression pourrait masquer des intérêts économiques et politiques américains.

Pierpaolo Cruz Bottini, professeur de droit à l'USP, a jugé la menace de force militaire « inexplicable » de la part d'une démocratie se réclamant de la séparation des pouvoirs, insistant sur la nécessité d'une solution diplomatique. Gabriel Sampaio, directeur de l'ONG Conectas, a souligné la gravité de la déclaration, y voyant une tentative de saper l'indépendance judiciaire et la souveraineté brésilienne, potentiellement liée à des manœuvres étrangères visant à déstabiliser le pays. Paulo José Lara, de l'ONG Article 19, a interprété ces actions comme une nouvelle manifestation des tendances autoritaires de l'administration Trump visant à déstabiliser l'ordre international, critiquant la justification de la liberté d'expression comme un prétexte pour des intérêts politiques et économiques.

Historiquement, les relations entre le Brésil et les États-Unis ont été marquées par des dynamiques complexes. Les États-Unis ont été le premier pays à reconnaître l'indépendance du Brésil. Cependant, des divergences sont apparues, notamment lors de la crise diplomatique de 2025, où les États-Unis ont imposé des tarifs douaniers de 50% sur les produits brésiliens et annulé des visas pour des juges de la Cour suprême, en réponse aux poursuites contre Jair Bolsonaro. Cette situation a conduit le Brésil à renforcer ses liens commerciaux avec la Chine et l'Europe, cherchant à diversifier ses partenaires économiques face aux pressions américaines. Le Brésil, en vertu de sa Constitution de 1988, défend fermement son indépendance nationale et le principe de non-intervention dans ses affaires intérieures.

Sources

  • Brasil 247

  • Folha de S. Paulo

  • ISTOÉ Independente

  • Rondônia Dinâmica

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