Des manifestations d'une ampleur significative ont éclaté à travers la Slovaquie, les citoyens exprimant leur profonde insatisfaction à l'égard des orientations politiques du gouvernement dirigé par le Premier ministre Robert Fico.
Ces manifestations, qui ont touché 16 villes du pays, témoignent d'une inquiétude croissante quant à la direction économique et sociale prise par le pays, ainsi qu'à sa position sur la scène internationale, notamment vis-à-vis de la Russie et de l'Ukraine. Les politiques économiques du gouvernement Fico sont au cœur des griefs, perçues par beaucoup comme la cause d'une inflation galopante et d'un déficit budgétaire préoccupant. La Commission européenne a d'ailleurs souligné cette situation, prévoyant un déficit de 4,9 % du PIB pour 2025, une tendance qui pourrait s'aggraver à 5,1 % en 2026, plaçant la Slovaquie parmi les pays de la zone euro les plus en difficulté sur ce plan.
Parallèlement aux préoccupations économiques, la politique étrangère de Robert Fico suscite de vives critiques. Sa position jugée pro-russe et son rapprochement avec Moscou contrastent fortement avec les attentes de nombreux Slovaques et de ses partenaires européens. Des figures de l'opposition, comme Michal Šimečka, leader du parti Slovaquie progressiste, ont vivement critiqué cette orientation, affirmant que le pays devenait « plus un problème qu'une solution en Europe ».
La situation politique interne est également marquée par une polarisation croissante, Robert Fico ayant accusé l'opposition de préparer un « coup d'État ». Les manifestants, souvent jeunes, expriment leur crainte pour leur avenir, craignant que les décisions gouvernementales actuelles n'aient des répercussions négatives sur leurs perspectives. La comparaison avec la politique de Viktor Orbán en Hongrie est fréquemment évoquée par les critiques, qui voient une trajectoire similaire se dessiner pour la Slovaquie.
L'ampleur des manifestations, réunissant des dizaines de milliers de personnes, indique un profond désir de changement et une volonté citoyenne de faire entendre sa voix face à des politiques jugées néfastes pour le bien-être économique et la position internationale de la Slovaquie. Le mécontentement généralisé souligne une fracture significative entre la direction actuelle du gouvernement et une partie importante de la population.