Dans un tournant historique pour l'Église d'Angleterre, Sarah Mullally a été nommée la première femme à occuper le poste d'Archevêque de Canterbury. Cette nomination, annoncée le 3 octobre 2025, marque une étape significative dans l'histoire de l'institution. Elle succède à Justin Welby, dont la démission en janvier 2025 a été précipitée par la gestion d'un scandale d'abus sur mineurs. L'installation de Mullally est prévue pour mars 2026 à la Cathédrale de Canterbury.
Sarah Mullally, âgée de 63 ans, apporte avec elle une riche expérience. Elle a servi comme Évêque de Londres depuis 2018 et, avant son ordination, a été Infirmière en chef pour l'Angleterre. Son parcours suggère une approche pragmatique et axée sur le service. Sa nomination intervient dans un contexte où l'Église d'Angleterre, forte de ses 1400 ans d'histoire depuis l'arrivée de Saint Augustin en 597, cherche à se réformer et à regagner la confiance du public.
La Commission des nominations de la Couronne, dont le président Jonathan Evans a exprimé sa confiance en sa future direction, a validé son choix. La démission de Justin Welby faisait suite à un rapport indépendant qui a révélé qu'en 2013, l'institution était au courant des abus commis par John Smyth, sans toutefois prendre les mesures appropriées. Cet événement a mis en lumière la nécessité de changements profonds au sein de l'Église.
Mullally, consciente des défis, a exprimé sa détermination à « favoriser une culture de sécurité et de bien-être pour tous », reconnaissant que l'Église avait « trop souvent échoué à reconnaître ou à prendre au sérieux les abus de pouvoir sous toutes leurs formes ». Au-delà des questions internes, elle a également souligné l'importance de la lutte contre l'antisémitisme, réaffirmant la responsabilité de l'Église d'être aux côtés de la communauté juive. Son mandat s'annonce comme une période de transition et de renouveau, où la guérison des blessures passées et la construction d'un avenir plus inclusif seront primordiales.
L'Église d'Angleterre, qui a commencé à autoriser les femmes à accéder à la charge d'évêque en 2014, franchit ainsi un nouveau cap vers une plus grande parité et une adaptation aux réalités contemporaines. La nomination de Sarah Mullally n'est pas seulement une première historique, mais aussi une invitation à une réflexion plus large sur la manière dont les institutions peuvent évoluer pour mieux servir l'ensemble de la société.