Le PDG de Maersk met en garde contre une baisse des prix du pétrole face à l'augmentation de la production de l'OPEP+ et à l'évolution du paysage des carburants

Édité par : S Света

Emma Mazhari, PDG du trading pétrolier chez Maersk, a exprimé des inquiétudes quant à une potentielle baisse des prix du pétrole lors de la conférence APPEC 2025 à Singapour, le 9 septembre 2025.

Elle a souligné que la combinaison d'une croissance modeste de la demande mondiale de pétrole et d'une augmentation de la production de l'OPEP+ pourrait déstabiliser les équilibres mondiaux et exercer une pression à la baisse sur les prix. L'OPEP+ a annoncé une augmentation de sa production de 137 000 barils par jour à partir d'octobre 2025, dans le cadre d'une stratégie visant à inverser les réductions précédentes et à regagner des parts de marché. Cette décision intervient alors que le marché anticipe une offre excédentaire, certains analystes estimant que l'augmentation réelle sera plus faible en raison des limites de capacité et des mécanismes de compensation internes.

Les prix du pétrole ont déjà connu une baisse de 12 % cette année, oscillant entre 65 et 70 dollars le baril, sous la pression de l'augmentation de la production des pays non membres de l'OPEP et des tarifs douaniers affectant la demande. Parallèlement à ces préoccupations concernant le marché du pétrole brut, Mazhari a également évoqué une évolution significative vers les carburants de soute à faible émission de carbone. Elle a projeté une augmentation substantielle de l'offre de ces carburants après 2030, reflétant l'orientation croissante de l'industrie maritime et énergétique vers des solutions plus durables.

Cette transition est soutenue par des réglementations environnementales plus strictes, telles que l'objectif de l'Organisation Maritime Internationale (OMI) de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 % d'ici 2050. L'industrie investit massivement dans la recherche et le développement de technologies de propulsion verte, le gaz naturel liquéfié (GNL), les biocarburants et l'hydrogène étant considérés comme des alternatives prometteuses. Des entreprises comme Maersk explorent activement ces options, cherchant à optimiser la consommation de carburant et à réduire les émissions grâce aux technologies numériques.

L'industrie maritime est à un point d'inflexion, avec une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux qui pousse à une plus grande durabilité. Bien que le carburant de soute traditionnel ait été le pilier de l'industrie pendant des décennies, ses impacts environnementaux, notamment les émissions de soufre et de particules, suscitent des préoccupations. La réglementation IMO 2020, qui limite la teneur en soufre des carburants marins à 0,5 %, a déjà accéléré le passage à des carburants à faible teneur en soufre. L'incertitude réglementaire, notamment concernant une éventuelle taxe carbone mondiale, maintient les armateurs prudents quant aux investissements futurs.

La clarté des infrastructures et de la réglementation est considérée comme essentielle pour l'avancement des carburants alternatifs, avec un besoin parallèle de développement des infrastructures de soutage et des mesures d'efficacité énergétique. En résumé, le marché pétrolier mondial est confronté à une période de transition, marquée par les décisions de production de l'OPEP+ et une évolution vers des carburants plus écologiques dans le secteur maritime. Les perspectives de prix du pétrole restent incertaines, tandis que l'industrie maritime s'oriente vers des solutions durables pour répondre aux défis environnementaux et réglementaires.

Sources

  • Reuters

  • Reuters

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