Le Parlement européen désigne les dissidents des FARC, l'ELN et le Cartel de los Soles comme organisations terroristes

Édité par : Татьяна Гуринович

Le Parlement européen a franchi une étape significative le 11 septembre 2025 en approuvant une résolution visant à inscrire les dissidents des FARC, l'ELN (Armée de libération nationale) et le Cartel de los Soles sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne.

Cette décision, adoptée par 355 voix pour, 153 contre et 15 abstentions, intervient dans un contexte de violence accrue en Colombie, marqué par des attaques récentes et des massacres. La classification de ces groupes comme organisations terroristes a des implications potentielles considérables pour la coopération internationale dans la lutte contre ces entités, mais soulève également des préoccupations quant à son impact sur les processus de paix en cours.

Vincent Vaillies, coordinateur du réseau européen OIDHACO, a exprimé des craintes que cette désignation puisse entraver les futures négociations, rappelant la lenteur de l'appui de l'UE aux pourparlers avec les FARC en raison de leur précédent classement comme organisation terroriste. Il a souligné la complexité de la situation, où la négociation avec des groupes qualifiés de terroristes est souvent perçue comme problématique.

De son côté, Jesús Albeiro Parra, coordinateur de la Coordination régionale du Pacifique colombien (CRPC), a qualifié cette décision d'hypocrite, arguant que ces groupes sont en partie le produit de secteurs politiques colombiens qui servent désormais le narcotrafic. Il a mis en garde contre le fait que la cessation des négociations signifierait une guerre totale pour les communautés affectées. Des analystes partagent également ces préoccupations, estimant que la désignation pourrait compliquer les efforts de dialogue et de consolidation de la paix en Colombie.

Le Cartel de los Soles, une organisation criminelle transnationale, est accusé par les États-Unis d'être dirigé par des membres du gouvernement et des forces armées vénézuéliens, impliqué dans le trafic de cocaïne et d'autres activités illégales. Cependant, l'existence et la nature de cette organisation font l'objet de débats, certains spécialistes et même le président colombien Gustavo Petro remettant en question sa réalité, la considérant comme une excuse politique. Petro a suggéré que le trafic de cocaïne à travers le Venezuela est plutôt contrôlé par des syndicats du narcotrafic dont les chefs seraient basés en Europe et au Moyen-Orient.

L'ELN, quant à lui, est le deuxième groupe rebelle le plus important en Colombie. Le processus de paix avec l'ELN a connu des hauts et des bas, avec des négociations suspendues et reprises à plusieurs reprises au fil des ans. Le conflit armé colombien, qui dure depuis les années 1960, a vu l'émergence de nombreux acteurs, y compris des groupes paramilitaires et des dissidents des FARC, rendant la résolution du conflit particulièrement complexe. Les dissidents des FARC, issus de l'accord de paix de 2016, continuent d'opérer et de représenter un défi pour les forces armées colombiennes, étant souvent impliqués dans le trafic de drogue.

Cette décision du Parlement européen reflète une position plus ferme de l'UE face à ces groupes, potentiellement en privilégiant les mesures de contre-terrorisme au détriment des approches diplomatiques. L'équilibre entre la sécurité et la recherche de solutions pacifiques reste un enjeu majeur pour la Colombie et ses partenaires internationaux.

Sources

  • Deutsche Welle

  • Reuters

  • Cadena SER

  • Huffington Post España

  • Vanguardia

  • Diario Libre

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