Lors du Forum sur la sécurité de Varsovie, qui s'est tenu du 29 au 30 septembre 2025, le général de division Hsieh Jih-Sheng, chef adjoint de l'état-major général pour le renseignement de Taïwan, a établi un parallèle entre le conflit en Ukraine et les ambitions de la Chine envers Taïwan.
Sa participation à cet événement, qui a rassemblé plus de 2 500 délégués de 90 pays pour discuter des défis de sécurité, a souligné l'engagement de Taïwan dans le dialogue mondial sur la sécurité. Le général Hsieh a exprimé l'espoir d'une victoire ukrainienne, avertissant qu'une défaite de l'Ukraine pourrait encourager la Chine à considérer l'agression contre Taïwan comme une option viable. Il a insisté sur le fait que Taïwan pouvait tirer des enseignements stratégiques précieux du théâtre ukrainien pour renforcer sa propre préparation et sa résilience, soulignant ainsi l'interconnexion des enjeux de sécurité mondiaux.
L'analyse des événements récents met en évidence une coopération militaire croissante entre la Chine et la Russie. Un rapport du Royal United Services Institute (RUSI) suggère que la Russie équiperait et entraînerait un bataillon aéroporté chinois, partageant son expertise dans le largage de véhicules blindés. Cet accord, visant à renforcer la capacité de Pékin à s'emparer de Taïwan d'ici 2027, exploiterait l'expérience des troupes aéroportées russes. Cette collaboration militaire industrielle approfondie, qui dépasse ce qui est publiquement reconnu, représente un défi stratégique croissant, comme en témoignent les exercices militaires conjoints tels que les patrouilles aériennes stratégiques et les exercices navals. En août 2025, la Russie et la Chine ont mené des exercices navals conjoints « Interaction maritime-2025 » en mer du Japon.
Face à ce contexte, Taïwan intensifie ses efforts de défense. Les exercices militaires annuels Han Kuang, qui se sont déroulés en juillet 2025, ont été étendus à dix jours, doublant leur durée habituelle et impliquant un nombre record de 22 000 réservistes. Ces manœuvres ont intégré de nouveaux scénarios, notamment la guerre urbaine, les opérations de défense civile et la lutte contre les tactiques de zone grise, reflétant une approche globale de la résilience sociétale et militaire. Taïwan étudie attentivement les leçons tirées du conflit ukrainien, telles que l'importance des capacités d'interdiction et de déni d'accès (A2/AD), la réforme de ses forces de réserve, le développement de l'autonomie stratégique et la lutte contre les menaces hybrides. Ces mesures proactives démontrent la détermination de Taïwan à renforcer sa posture défensive et sa capacité à dissuader toute agression, en s'adaptant continuellement à un environnement géopolitique en mutation.