L'Allemagne s'apprête à réformer sa législation sur le droit d'asile afin de mieux maîtriser les flux migratoires irréguliers et d'accélérer le retour des demandeurs déboutés. Ces réformes, dont la mise en œuvre est envisagée pour l'automne 2026, s'inscrivent dans une tendance européenne de renforcement des politiques migratoires.
Le ministre de l'Intérieur a qualifié ces changements législatifs de « pas majeur », soulignant une convergence avec d'autres États membres de l'UE visant des mesures plus strictes pour les demandeurs d'asile déboutés. L'Allemagne cherche ainsi à mieux contrôler les arrivées et à organiser de manière plus structurée le renvoi des personnes dont la demande n'a pas abouti, une priorité dans le contexte européen actuel de gestion des frontières et d'efficacité des procédures de retour.
Ces propositions suscitent des critiques de la part d'organisations de défense des droits de l'homme, préoccupées par l'impact potentiel sur les familles lors des procédures de retour. Parallèlement, un tribunal administratif de Berlin a récemment jugé « illégal » le refoulement systématique des demandeurs d'asile aux frontières, rappelant la nécessité d'appliquer le règlement de Dublin pour déterminer l'État membre responsable de l'examen d'une demande. Cette décision met en lumière les tensions entre les objectifs de contrôle migratoire et le respect des cadres juridiques européens et des droits fondamentaux.
Historiquement, l'Allemagne a déjà ajusté sa législation sur l'asile, notamment en 1993 face à une augmentation des demandes. Les mesures actuelles, portées par le gouvernement du chancelier Friedrich Merz, marquent un changement notable par rapport aux politiques d'accueil antérieures, reflétant une volonté de réalignement avec les priorités de sécurité et de gestion des flux migratoires au cœur du débat européen.