Le 16 septembre 2025, le président bélarussien Alexandre Loukachenko a annoncé l'amnistie de 25 personnes condamnées pour « crimes extrémistes ». Cette mesure s'inscrit dans une démarche visant à améliorer les relations diplomatiques avec les États-Unis.
Cette initiative fait suite à la libération de 52 prisonniers le 11 septembre 2025, une opération qui avait été négociée avec la participation d'officiels américains, dont l'envoyé spécial John Coale. En réponse à ces libérations, Washington a levé certaines sanctions visant la compagnie aérienne nationale Belavia et envisage la réouverture de son ambassade à Minsk, marquant ainsi une détente diplomatique notable.
Cependant, malgré ces gestes, la situation des droits humains au Bélarus demeure une préoccupation majeure pour les organisations internationales. Des ONG telles que Viasna estiment qu'il y a toujours plus de 1000 prisonniers politiques incarcérés dans le pays. Amnesty International et les experts de l'ONU dressent un tableau préoccupant, faisant état d'allégations crédibles de torture, de traitements cruels et inhumains, d'arrestations arbitraires et d'un système judiciaire utilisé pour réprimer la dissidence pacifique.
Fin 2024, Viasna recensait environ 1265 prisonniers politiques, dont beaucoup souffrent de maladies chroniques et sont détenus dans des conditions précaires, avec un accès limité aux soins médicaux. Des cas tragiques de décès en détention ont été rapportés, souvent attribués à des soins médicaux inadéquats ou retardés.
Ces actes d'amnistie sont souvent perçus par les observateurs comme des manœuvres stratégiques plutôt que de simples gestes humanitaires. Les organisations de la société civile dénoncent un possible « système de portes tournantes », où les libérations seraient compensées par de nouvelles arrestations, maintenant ainsi un nombre élevé de prisonniers politiques. Cette dynamique suggère que ces gestes de clémence pourraient servir de levier dans les négociations internationales, notamment pour obtenir un allègement des sanctions économiques imposées au Bélarus depuis 2006.
L'objectif américain de potentiellement désengager le Bélarus de sa dépendance vis-à-vis de la Russie ajoute une couche de complexité géopolitique à ces développements. Chaque action, même positive en apparence, s'inscrit dans un jeu d'influences plus vaste, invitant à une compréhension nuancée des dynamiques en jeu, où les avancées en matière de droits humains sont intimement liées aux considérations géopolitiques.