Le Conseil de l'Union Européenne a décidé de reconduire les mesures restrictives à l'encontre du Nicaragua, qui resteront en vigueur jusqu'au 15 octobre 2026. Cette décision s'inscrit dans le contexte de la crise politique et sociale persistante dans le pays.
Les sanctions, initialement mises en place en octobre 2019, visent actuellement 21 individus et trois entités nicaraguayens, considérés comme responsables de violations des droits de l'homme et de la répression de la société civile et de l'opposition démocratique. Ces mesures comprennent le gel des avoirs et l'interdiction d'entrée sur le territoire de l'UE pour les personnes sanctionnées, ainsi que l'interdiction pour les citoyens et entreprises de l'UE de fournir des fonds aux personnes figurant sur la liste. L'UE réaffirme son appel à la restauration des libertés fondamentales au Nicaragua, à la libération de tous les prisonniers politiques restants, et au retour des organisations internationales de défense des droits de l'homme. Elle souligne également la nécessité de mettre fin aux restrictions imposées à l'espace civique, de respecter le droit à la dissidence et de cesser toute forme de répression.
Le Conseil de l'UE a exprimé sa préoccupation quant à l'érosion continue de l'état de droit et des droits de l'homme au Nicaragua, notamment par le biais de réformes constitutionnelles qui concentrent les pouvoirs entre les mains de l'exécutif et limitent le pluralisme politique. L'Union Européenne a déjà imposé des sanctions ciblées à plusieurs reprises, notamment en août 2021, visant des personnalités telles que la vice-présidente Rosario Murillo, accusée de violations graves des droits de l'homme et de saper la démocratie. Ces sanctions visent à exercer une pression sur les dirigeants nicaraguayens pour qu'ils apportent des concessions et favorisent une solution démocratique et pacifique à la crise politique.
L'UE a également appelé le Nicaragua à reprendre sa coopération avec les Nations Unies et d'autres organismes internationaux clés, y compris le Conseil des droits de l'homme. La situation au Nicaragua a été qualifiée de « l'une des pires dictatures au monde » par le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell. Les sanctions européennes s'ajoutent à celles imposées par d'autres pays comme le Canada et les États-Unis, qui ont également pris des mesures contre des responsables nicaraguayens impliqués dans des violations des droits de l'homme. La corruption endémique au Nicaragua, exacerbée par le retour au pouvoir de Daniel Ortega en 2006, a conduit à une méfiance généralisée du public et à la répression des opposants politiques. L'UE réitère son soutien au peuple nicaraguayen et à tous les efforts visant à trouver une solution démocratique, pacifique et négociée à la crise actuelle.