Audi s'apprête à lancer son nouveau SUV grand format, le Q9, prévu pour 2026. Ce modèle ambitieux, conçu pour rivaliser avec des concurrents tels que le BMW X7 et le Mercedes-Benz GLS, symbolise une approche plus nuancée de l'électrification. L'arrivée du Q9, confirmée aux côtés d'une version remaniée du Q7, s'appuiera sur la nouvelle plateforme Premium Platform Combustion (PPC). Cette architecture flexible est conçue pour accueillir une variété de motorisations, allant des moteurs à essence et diesel aux technologies mild-hybrid et plug-in hybrid. Cette polyvalence est également au cœur de la stratégie de Porsche, qui développe un SUV à sept places sur la même base technique, initialement envisagé en tout électrique mais qui sera finalement proposé avec des moteurs thermiques et hybrides rechargeables.
Cette orientation reflète un ajustement général des objectifs d'électrification chez Audi et Porsche. Audi a notamment renoncé à son objectif d'une gamme exclusivement électrique d'ici 2032, tandis que Porsche maintient ses moteurs V8 pour la prochaine décennie. Cette diversification des motorisations intervient dans un contexte réglementaire en pleine évolution, l'Union européenne envisageant de réviser l'interdiction de vente des véhicules thermiques neufs prévue pour 2035. Des rapports suggèrent que les hybrides rechargeables pourraient être autorisés au-delà de cette date. Cette flexibilité est d'autant plus pertinente que des dirigeants de l'industrie automobile ont exprimé leurs inquiétudes quant à l'impact d'une interdiction trop stricte, craignant un effondrement de l'industrie européenne.
Le Q9, avec sa conception axée sur la puissance et le confort, se positionne comme un étendard de cette nouvelle philosophie. Il est attendu qu'il propose des motorisations performantes, potentiellement un V6 de 3.0 litres développant environ 335 chevaux, et une option V8 biturbo d'environ 500 chevaux, capable d'atteindre 0 à 100 km/h en 4,5 secondes. Une version hybride rechargeable, combinant un moteur thermique à un moteur électrique, est également prévue, offrant une puissance combinée de plus de 450 chevaux. Cette approche multi-énergies permet à Audi de s'adapter aux différentes exigences des marchés mondiaux et aux préférences variées des consommateurs.
La plateforme PPC, conçue pour accueillir des motorisations essence, diesel, micro-hybrides et hybrides rechargeables, démontre la volonté d'Audi de maintenir une offre large et adaptable. Cette stratégie, partagée avec Porsche pour son futur SUV à sept places, souligne une tendance de fond dans le secteur: une réévaluation des calendriers d'électrification au profit d'une transition plus graduelle et multi-technologique. L'industrie automobile européenne, confrontée à la concurrence asiatique et aux incertitudes réglementaires, semble privilégier une approche mesurée pour assurer sa compétitivité et sa pérennité. L'intégration de technologies hybrides rechargeables, par exemple, pourrait offrir une solution de transition viable, répondant aux exigences environnementales tout en préservant la flexibilité et l'autonomie dont les consommateurs de véhicules de luxe ont besoin.
Le marché européen, quant à lui, observe attentivement les débats autour de l'interdiction des véhicules thermiques en 2035, une échéance qui pourrait être assouplie pour les hybrides rechargeables, offrant ainsi un répit aux constructeurs et aux consommateurs. Cette décision, si elle se confirme, pourrait redessiner le paysage automobile des années à venir, en favorisant une coexistence des technologies de motorisation. L'industrie automobile européenne, dans sa globalité, semble s'orienter vers une stratégie de diversification des motorisations, reconnaissant que l'électrification totale n'est pas la seule voie vers un avenir durable. La flexibilité de la plateforme PPC d'Audi et l'approche similaire de Porsche illustrent cette nouvelle donne, où l'innovation technologique doit s'allier à une compréhension fine des réalités du marché et des attentes des clients.