Le projet Fruitprint se positionne à l'avant-garde de l'innovation agroalimentaire en développant des stratégies novatrices visant à améliorer significativement la durée de conservation des fruits et légumes frais. Cette initiative ambitieuse a pour objectif de réduire le gaspillage alimentaire à l'échelle mondiale, contribuant ainsi à alléger l'empreinte carbone du secteur agricole. Il s'agit d'une réponse stratégique aux défis posés par la chaîne d'approvisionnement moderne.
Les chercheurs concentrent leurs efforts sur l'exploitation des caractéristiques intrinsèques des caroténoïdes et des apocaroténoïdes. Ces composés naturels, reconnus pour leurs puissantes propriétés antioxydantes, sont étudiés pour leur capacité à modérer le rythme de maturation des produits. Cette approche s'inscrit dans une quête de solutions durables, cherchant à offrir une alternative viable aux techniques conventionnelles telles que le stockage en atmosphère contrôlée ou l'utilisation d'inhibiteurs chimiques comme le 1-MCP, dont l'effet sur la qualité organoleptique des aliments est parfois notable.
Le potentiel de ces biomolécules réside dans leur capacité à agir en harmonie avec les processus biologiques des plantes. Les caroténoïdes, au-delà de leur rôle de pigments, jouent un rôle crucial dans la protection cellulaire contre le stress oxydatif, facteur majeur de détérioration. Des travaux menés par l'Université de Californie, Davis, ont souligné que l'extraction et la stabilisation de ces molécules, souvent sensibles à la chaleur et à la lumière, constituent un défi technique majeur. Cependant, des percées dans les techniques d'émulsion ont permis d'augmenter leur efficacité jusqu'à 30% par rapport aux formulations initiales.
Une étude menée par l'Institut de Recherche Agroalimentaire de Wageningen a notamment démontré que l'application ciblée d'extraits riches en lycopène, un type de caroténoïde, pouvait retarder l'apparition des signes de sénescence sur les tomates de quatre à sept jours dans des conditions de stockage standard. L'adoption de ces méthodes naturelles offre une voie prometteuse pour réaligner les pratiques agricoles avec les rythmes intrinsèques de la nature, assurant une meilleure disponibilité des denrées tout en respectant l'intégrité du vivant.