Le Basalte Sous-Marin: Un Coffre-Fort Naturel Pour le Captage du CO2

Édité par : Inna Horoshkina One

Les formations basaltiques sous le plancher océanique représentent une solution prometteuse pour la séquestration permanente du dioxyde de carbone (CO2), un élément clé dans la lutte contre le changement climatique. Ces structures géologiques réagissent avec le CO2 et l'eau pour transformer le gaz en minéraux carbonatés stables en quelques années, réduisant ainsi les risques de fuite.

Les recherches présentées lors de la conférence InterPore2025 en mai 2025 ont souligné l'efficacité et les risques géomécaniques du stockage du CO2 dans les basaltes continentaux. Parallèlement, une étude publiée en septembre 2025 dans la revue Fuel a détaillé les mécanismes et les avancées technologiques concernant l'utilisation du basalte comme puits de carbone. Ces découvertes suggèrent que les vastes gisements de basalte sous-marins, dont la capacité de stockage théorique dépasse largement les émissions mondiales actuelles, pourraient être un outil puissant pour l'atténuation climatique.

Le processus rapide de minéralisation dans le basalte offre une méthode potentiellement permanente pour éliminer le CO2 atmosphérique. Des études antérieures ont démontré que le basalte peut séquestrer entre 13,9 et 15,5 grammes de CO2 par kilogramme de roche, un taux significativement plus rapide que celui des réservoirs de grès profonds, où la minéralisation peut prendre des centaines, voire des milliers d'années.

Le projet CarbFix en Islande a notamment montré que 80% du CO2 injecté pouvait se minéraliser en un an dans des conditions de température modérées (20-50°C), le transformant en minéraux stables comme la calcite, la sidérite et la magnésite. Ces minéraux résultent de la réaction du CO2 avec le basalte, riche en calcium, fer et magnésium.

La conférence InterPore2025 a mis en lumière l'importance de ces avancées, abordant la modélisation des flux multiphasiques pour la sécurité du stockage géologique du CO2 et les mécanismes de piégeage à l'échelle des pores. Les recherches visent à optimiser l'efficacité et la sécurité de ces opérations.

Les formations basaltiques, particulièrement celles des plateaux continentaux, représentent un potentiel de stockage colossal. Les estimations suggèrent que les formations basaltiques continentales américaines pourraient théoriquement stocker l'équivalent de plus d'un siècle d'émissions mondiales de CO2. Des formations comme le Grand Ronde basalt dans l'est de Washington ont déjà fait l'objet d'injections pilotes, démontrant des taux de minéralisation élevés. Des recherches indiquent qu'une capacité de piégeage minéral de 47 kg de CO2 par mètre cube de basalte pourrait être atteinte, avec une minéralisation complète en environ 20 semaines dans certaines conditions.

Ces avancées positionnent le basalte comme un acteur majeur dans la quête de solutions durables pour la gestion du carbone, offrant une voie prometteuse pour stabiliser les concentrations atmosphériques de CO2 et atténuer les impacts du changement climatique.

Sources

  • Ocean News & Technology

  • InterPore2025

  • Basalt as a carbon sink: Mechanism, alterations and technological advances

  • Basalt as a CO2 storage reservoir

  • Storing CO2 in rock: Carbon mineralization holds climate promise but needs scale-up

  • Review of CO₂ Storage Basalts - IEAGHG

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