Le Canada a lancé une initiative nationale de reboisement d'envergure, visant à planter 2 milliards d'arbres au cours des dix prochaines années, d'ici 2031. Ce programme s'inscrit dans la stratégie du pays pour lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité.
L'initiative, dotée d'un budget pouvant atteindre 3,2 milliards de dollars, soutient de nouveaux projets de plantation d'arbres à travers le pays. Elle vise à restaurer les écosystèmes forestiers dégradés, à renforcer la capacité de séquestration du carbone du Canada et à améliorer la qualité de l'air et de l'eau.
L'année 2023 a été particulièrement marquée par des feux de forêt d'une intensité sans précédent, ayant entraîné la perte de 15 millions d'hectares de forêts, soit plus du double du record précédent. Ces événements, exacerbés par des températures anormalement élevées et des conditions de sécheresse, soulignent l'urgence des actions environnementales.
Le programme de 2 milliards d'arbres met également l'accent sur la création d'emplois verts et la participation des communautés autochtones, reconnaissant leur rôle essentiel dans la gestion durable des terres et intégrant leurs savoirs ancestraux. Le gouvernement fédéral soutient ces initiatives autochtones, notant que les terres gérées par les peuples autochtones présentent des niveaux de biodiversité plus élevés.
Cette initiative s'aligne sur les engagements internationaux du Canada, notamment l'Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement planétaire. Bien que le Canada ait relevé ses objectifs de réduction des émissions, passant à une cible de 40 % à 45 % en dessous des niveaux de 2005 d'ici 2030, les politiques actuelles ne suffisent pas entièrement à atteindre cet objectif, plaçant le pays sur une trajectoire de réchauffement de 3°C.
Les feux de forêt de 2023 ont émis environ 3 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, un chiffre alarmant qui souligne l'impact des événements climatiques extrêmes. Les objectifs du programme de reboisement incluent la plantation d'espèces indigènes, le renforcement de la séquestration du carbone et la restauration de corridors écologiques pour la faune.
Les économistes écologiques soulignent le potentiel de création d'emplois et de développement d'une industrie du reboisement durable. Des défis subsistent, notamment la garantie de la survie à long terme des arbres plantés et l'atténuation de l'impact des feux de forêt récurrents. Le succès dépendra d'un suivi transparent des progrès et de la prévention des pressions industrielles.
Si sa mise en œuvre est couronnée de succès, ce programme pourrait positionner le Canada comme un leader mondial en matière de restauration écologique. Les retombées économiques potentielles sont considérables, avec des estimations suggérant un retour sur investissement de 3:1 pour les programmes de plantation d'arbres et la création de nombreux emplois.