Découverte paléontologique majeure à Tenerife : des fossiles de flore du Pliocène révèlent un passé volcanique et forestier

Édité par : Anulyazolotko Anulyazolotko

Une équipe de paléontologues menant des fouilles intensives à La Laguna, sur l'île de Tenerife, vient d'annoncer une découverte d'une portée scientifique exceptionnelle. Ils ont mis au jour des vestiges fossilisés d'arbres, se présentant sous la forme d'empreintes de troncs et de branches, dont l'âge est estimé entre 4,5 et 3,2 millions d'années. Cette période correspond à l'ère du Pliocène, une époque géologique cruciale caractérisée par des changements climatiques significatifs menant à la configuration actuelle des continents. Ces échantillons, remarquablement figés dans les roches basaltiques, fournissent une preuve directe et tangible de l'activité volcanique ancienne et puissante qui a joué un rôle essentiel dans la formation géologique de l'île. Le fait que ces fossiles soient incrustés dans le basalte indique une conservation rapide et unique, directement liée aux coulées de lave. Cette trouvaille établit un nouveau jalon chronologique, car elle constitue désormais la plus ancienne trace paléontologique jamais répertoriée à Tenerife, surpassant les datations précédentes de plus d'un million d'années. C'est une fenêtre inédite sur l'histoire naturelle profonde de l'archipel Canarien.

Le complexe fossile identifié est composé de dix-huit structures cylindriques distinctes, une quantité qui témoigne de la densité de la forêt. Certaines de ces structures atteignent une longueur impressionnante de deux mètres et demi (2,5 mètres). La présence de ces macrofossiles de grande taille est une indication irréfutable de l'existence, à cette époque préhistorique, d'un écosystème forestier vaste et parvenu à maturité sur ce territoire. L'étude morphologique et la distribution de ces vestiges permettent de déduire que la flore de l'époque était capable de prospérer malgré les conditions géologiques dynamiques et les éruptions fréquentes. Cette forêt ancienne, désormais pétrifiée, offre aux chercheurs des indices précieux sur la biodiversité et les conditions environnementales qui régnaient sur Tenerife, suggérant un climat potentiellement plus humide ou différent de celui que nous connaissons aujourd'hui. L'ampleur de ces fossiles confirme que l'île abritait une biomasse significative il y a plusieurs millions d'années.

Les scientifiques soulignent l'importance de cette découverte non seulement pour l'histoire locale, mais aussi pour la compréhension des mécanismes d'adaptation végétale à grande échelle. En se basant notamment sur les notes historiques du naturaliste canarien José de Viera y Clavijo, les experts estiment que ce site unique pourrait devenir une référence fondamentale pour décrypter la manière dont la végétation primitive a réussi à s'ajuster aux changements climatiques radicaux survenus au Pliocène. L'étude de la capacité de résilience de ces espèces face aux bouleversements passés revêt une valeur inestimable pour l'analyse des défis environnementaux contemporains. Elle offre des perspectives cruciales sur la manière dont les écosystèmes insulaires pourraient réagir aux perturbations climatiques actuelles. L'examen minutieux de ces couches profondes du passé rappelle la permanence du cycle de destruction et de renaissance, souvent initié par des forces géologiques colossales qui modèlent sans cesse le paysage insulaire.

Face à la localisation de ce patrimoine exceptionnel, situé malheureusement à proximité immédiate de zones d'aménagement urbain moderne, les chercheurs ont lancé un appel pressant au Gouvernement des Canaries. Ils exigent l'instauration immédiate de mesures de protection rigoureuses pour préserver l'intégrité de la zone contre toute dégradation potentielle. Dans les mois à venir, l'équipe de recherche prévoit d'étendre significativement le périmètre de leurs investigations. L'objectif principal est de procéder à une analyse plus fine de la composition botanique, d'identifier les espèces exactes et d'affiner la datation précise de ces arbres anciens, dont l'état de conservation est jugé exceptionnel. Cette quête de connaissance géologique et botanique permet de mieux saisir les événements qui ont sculpté l'île, notamment en lien avec l'histoire volcanique. Il est fascinant de noter que l'étude de ces fossiles remonte à des périodes bien antérieures à l'événement cataclysmique survenu il y a environ 733 000 ans, une éruption qui provoqua le détachement d'un fragment substantiel de la partie sud de Tenerife, illustrant la puissance continue des forces telluriques.

Sources

  • El Periódico de Aragón

  • ABC

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