L'iceberg A-23a, géant des glaces, s'immobilise près de la Géorgie du Sud, suscitant des réflexions sur l'écosystème

Édité par : Tetiana Martynovska 17

Le plus grand iceberg du monde, A-23a, a cessé sa progression en s'échouant à environ 73 kilomètres au large de l'île de Géorgie du Sud, dans l'Atlantique Sud. Cette masse colossale, qui s'étend sur près de 3 500 kilomètres carrés, a entamé sa dérive depuis l'Antarctique en 1986, restant immobilisée au fond de la mer pendant plus de trois décennies avant de reprendre mouvement en 2020.

La trajectoire de l'A-23a vers cette île britannique, un sanctuaire pour une faune abondante, avait initialement suscité des inquiétudes quant à d'éventuelles perturbations pour les colonies de manchots et de phoques. Les scientifiques craignaient que l'iceberg, s'il s'échouait près de l'île, n'entrave l'accès des animaux à leurs zones d'alimentation, les forçant à parcourir de plus longues distances et réduisant ainsi l'apport de nourriture pour leurs petits. Des précédents, comme l'iceberg A-38 en 2004, avaient entraîné une mortalité accrue parmi les jeunes animaux.

Cependant, la position actuelle de l'A-23a, échoué sur le plateau continental, semble apaiser ces craintes immédiates. Andrew Meijers, océanographe au British Antarctic Survey (BAS), a indiqué que si l'iceberg reste immobilisé, "nous ne nous attendons pas à ce qu'il affecte significativement la faune locale". Paradoxalement, la présence de l'A-23a pourrait même offrir des bénéfices écologiques. Les nutriments libérés par la fonte de l'iceberg pourraient enrichir les eaux environnantes, stimulant potentiellement la chaîne alimentaire marine, y compris pour les manchots et les phoques.

Des études sont en cours pour évaluer précisément cet impact sur l'écosystème, notamment sur la circulation océanique et la chimie de l'eau. La fonte des grands icebergs, comme l'A-68a étudié précédemment, a déjà montré sa capacité à modifier les environnements marins, créant des conditions propices à la prolifération d'écosystèmes diversifiés. La Géorgie du Sud est reconnue comme un haut lieu de la biodiversité, abritant environ 5 millions de phoques et 65 millions d'oiseaux reproducteurs issus de 30 espèces différentes.

La faune locale, déjà confrontée à une "mauvaise saison" due à une épidémie de grippe aviaire, pourrait ainsi bénéficier de ces apports nutritifs. Cependant, la fragmentation future de l'iceberg pourrait compliquer les activités de pêche dans la région, rendant certaines zones potentiellement dangereuses. Le parcours de l'A-23a, qui a nécessité six heures au navire de recherche RRS Sir David Attenborough pour être contourné en 2023, souligne la puissance des phénomènes naturels.

Bien que le vêlage d'icebergs soit un processus naturel, l'augmentation de la fréquence de ces événements massifs en Antarctique est une préoccupation croissante dans le contexte du changement climatique. Les scientifiques continuent de surveiller l'A-23a pour mieux comprendre les dynamiques des grands icebergs et leurs conséquences à long terme sur l'environnement marin et le climat mondial.

Sources

  • Gazzetta.gr - Sports News Portal

  • CNN

  • BBC News

  • NPR

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