L'Andalousie célèbre une avancée significative dans la réintroduction du Gypaète barbu (Geronticus eremita), une espèce autrefois disparue de la région. Le programme "Proyecto Eremita" a connu une saison de reproduction 2025 particulièrement fructueuse, avec 51 couples participant activement et 34 parvenant à élever 56 oisillons dans la nature. Ce succès marque une étape cruciale dans les efforts de conservation initiés en 2004, transformant un programme expérimental en une initiative robuste visant à établir une population autosuffisante dans la région de La Janda, à Cadix.
La collaboration avec le Jardin Zoologique et Botanique "Alberto Durán" de Jerez de la Frontera a été déterminante, jouant un rôle essentiel dans l'élevage en captivité, la recherche et la sensibilisation du public. Ce partenariat, associé à de nouveaux protocoles impliquant les agences environnementales régionales et les entités collaboratrices, vise à étendre le territoire de l'espèce. Le projet comprend également des initiatives visant à reclasser le Gypaète barbu dans le Catalogue andalou des espèces menacées et à promouvoir la diffusion scientifique.
Le IIIe Symposium International sur le Gypaète barbu, tenu à Jerez de la Frontera en mars 2025, a rassemblé des experts internationaux, consolidant le rôle de leader de l'Andalousie dans le rétablissement de cette espèce. Des accords ont été conclus avec le domaine Los Eremitas à Barbate, intégrant ses installations dans la stratégie de réintroduction, ainsi qu'avec 'Waldrappteam Conservation & Research', un leader européen dans la conservation du Gypaète barbu.
Ces collaborations incluent des expériences pionnières de migration guidée, où des équipes humaines apprennent aux jeunes ibis à migrer à l'aide de paramoteurs. Ces migrations guidées, complétées par un suivi GPS, sont cruciales pour identifier des routes plus sûres et atténuer des menaces telles que la chasse illégale et l'électrocution. Il est estimé que l'électrocution est responsable de 40,5 % des mortalités d'oiseaux migrateurs de grande taille causées par l'homme, rendant ces efforts pour sécuriser des routes plus sûres particulièrement vitaux.
Le transfert de connaissances est également un axe majeur, avec un accord récent signé avec la Catalogne pour partager l'expertise dans les processus de réintroduction. Des groupes de travail conjoints harmoniseront les protocoles d'acclimatation, de libération et de suivi dans les deux régions. Ces efforts combinés ont fait de l'Andalousie une référence en matière de conservation du Gypaète barbu, avec une population dépassant désormais les 300 individus et 39 couples reproducteurs.
Cette réussite souligne l'efficacité d'une planification rigoureuse, d'un suivi continu et d'un engagement institutionnel dans la réintroduction d'espèces menacées. La collaboration internationale et le dévouement local demeurent indispensables pour l'avenir de cette espèce vulnérable. Le Gypaète barbu, autrefois éteint en Europe depuis plus de 400 ans, a vu sa population passer de zéro à près de 300 grâce à ces efforts soutenus depuis 2002. Le statut de conservation de l'espèce a été amélioré de "en danger critique d'extinction" à "en danger" grâce à ces programmes de réintroduction réussis.