Une étude de l'Université de Washington révèle une corrélation surprenante entre la taille des mères baleines à fanons et le sexe de leur progéniture. Les recherches, portant sur plus de 100 000 rorquals, incluant les baleines à bosse et les baleines bleues, suggèrent que les mères plus grandes ont une probabilité accrue de donner naissance à des femelles.
Plus précisément, les baleines à bosse femelles plus longues étaient 77 % plus susceptibles de donner naissance à un veau femelle, tandis que cette proportion atteignait 99 % pour les rorquals sélaciens. Ces découvertes s'inscrivent dans une compréhension plus large des stratégies reproductives des cétacés, où un investissement énergétique plus important dans les descendants femelles pourrait être crucial pour la pérennité de l'espèce.
La durée de gestation chez les cétacés, qu'ils soient à dents ou à fanons, reste relativement constante, variant entre 10 et 17 mois, et ne semble pas directement liée à la taille de la mère. L'étude s'est appuyée sur des données historiques de chasse à la baleine collectées au début du XXe siècle, qui ont permis d'enregistrer la longueur, le sexe, le statut de grossesse et les caractéristiques fœtales, fournissant ainsi une base de données inestimable pour l'analyse des dynamiques de population et des comportements reproductifs des baleines.
Ces données historiques révèlent également une tendance à la réduction de la taille moyenne des baleines capturées au fil du temps, particulièrement entre 1933 et 1963 dans l'Antarctique, soulignant l'impact de la chasse commerciale sur la morphologie des populations. Ces conclusions sont particulièrement pertinentes dans le contexte actuel de conservation, car une réduction de la taille moyenne des baleines, potentiellement due au changement climatique ou à d'autres pressions anthropiques, pourrait affecter leur capacité à assurer une reproduction réussie.
La taille joue un rôle crucial non seulement dans la capacité de la mère à soutenir sa progéniture, mais aussi dans la durée et l'efficacité de la lactation, ainsi que dans la masse du veau au moment du sevrage. Les femelles plus petites peuvent avoir un rendement reproductif plus faible, avec des intervalles de naissances plus longs, car elles disposent de moins de réserves énergétiques à investir dans la gestation et l'allaitement. La préservation de ces géants marins et de leur habitat est donc essentielle pour garantir la continuité de leurs cycles de vie et la santé des écosystèmes océaniques.