Argentine: le gouvernement Milei accélère privatisations et déréglementations, impactant les entreprises internationales

Édité par : Elena Weismann

Sous la direction du président Javier Milei, l'Argentine est en train de remodeler son paysage économique par le biais de réformes audacieuses axées sur la privatisation et la déréglementation. Ces changements, qui s'étendent d'octobre 2024 à octobre 2025, visent à réduire l'intervention de l'État et à stimuler l'investissement privé, créant ainsi un environnement dynamique mais potentiellement incertain pour les entreprises internationales.

Au cœur de cette transformation se trouve la vente d'entreprises publiques clés. En janvier 2025, la société américaine Arc Energy a finalisé l'acquisition d'IMPSA, un acteur majeur du secteur de l'énergie, s'engageant à maintenir les opérations et l'emploi. Cette transaction, d'une valeur de 27 millions de dollars pour 84,9 % des parts, marque la première privatisation significative de l'administration Milei. Plus récemment, en juillet 2025, le gouvernement a lancé le processus de privatisation d'AySA, la compagnie des eaux et de l'assainissement desservant 11,2 millions de personnes dans la région de Buenos Aires. Le plan prévoit le transfert de 90 % des actions à des investisseurs privés par le biais d'un appel d'offres international, dans le but de moderniser le secteur et d'améliorer la qualité du service, AySA ayant nécessité un financement public de 13,4 milliards de dollars jusqu'en 2023.

Parallèlement, en février 2025, la Banco de la Nación Argentina a été transformée en société anonyme, une étape vers une potentielle ouverture du capital, bien que l'État conserve 99,9 % des parts. Cette mesure vise à moderniser ses opérations et à améliorer sa compétitivité. Ces réformes s'inscrivent dans le cadre de la loi "Bases y Puntos de Partida para la Libertad de los Argentinos", approuvée par le Congrès en juin 2024. Cette loi ambitieuse vise à déréglementer l'économie et le marché du travail, et confère au président des pouvoirs étendus pour gouverner par décret dans certains domaines. Elle autorise également la privatisation de plusieurs entreprises publiques et offre des incitations aux investisseurs, y compris une garantie de stabilité de 30 ans.

Pour les entreprises internationales opérant en Argentine, ces changements présentent un double visage. D'une part, la déréglementation et les privatisations ouvrent de nouvelles portes à l'investissement et à l'efficacité opérationnelle. L'Argentine, avec ses vastes ressources naturelles et son potentiel de croissance, attire l'attention des investisseurs mondiaux. D'autre part, l'ampleur et la rapidité de ces réformes créent une période d'incertitude. Les entreprises doivent naviguer dans un environnement réglementaire en évolution, évaluer les risques politiques et économiques, et adapter leurs stratégies à long terme.

L'impact de ces mesures est déjà palpable. La baisse de l'inflation mensuelle, bien que l'inflation annuelle reste élevée, et la stabilisation du taux de change sont des signes encourageants. Cependant, des défis subsistent, notamment la nécessité de lever les contrôles de capitaux pour attirer des investissements significatifs. Les entreprises qui réussiront seront celles qui sauront anticiper ces changements, s'adapter avec agilité et identifier les opportunités émergentes dans ce nouveau paysage économique argentin.

Sources

  • dfsud.com

  • IMPSA

  • Gobierno argentino convierte a gigante Banco Nación en sociedad anónima para mejorar gestión

  • El Gobierno de Milei inicia la privatización del servicio de agua en Buenos Aires

  • In Argentina, Javier Milei wins Senate approval to deregulate the economy

Avez-vous trouvé une erreur ou une inexactitude ?

Nous étudierons vos commentaires dans les plus brefs délais.